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Accréditation à la norme Iso 15189 version 2012: Les efforts du laboratoire de parasitologie-mycologie du Cnhu reconnus

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Par   Isidore Alexis GOZO (gozoalexis6@gmail.com), le 12 avr. 2023 à 06h24
Le laboratoire de parasitologie-mycologie du Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) est désormais accrédité à la norme Iso 15189 version 2012 pour avoir adopté la démarche qualité dans ses prestations de soins depuis une dizaine d’années. La cérémonie de remise du certificat d’accréditation par le Système ouest-africain d’accréditation (Soac) aux responsables dudit laboratoire s’est tenue, ce mardi 11 avril à Cotonou.La marche entamée par le laboratoire de parasitologie-mycologie du Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) sur le chemin de la démarche qualité porte ses fruits. Depuis une dizaine d’années, ce service dispose d’une organisation technique, managériale et d’un personnel compétent pour assurer aux populations, des services de qualité. Ce qui lui a valu son accréditation à la norme Iso 15189 version 2012 par le Système ouest-africain d’accréditation (Soac), dont le certificat lui a été remis ce mardi. « La démarche qualité est devenue un outil incontournable pour une meilleure qualité des soins dans les structures sanitaires», a indiqué Aurore Hounto, chef de la Clinique universitaire de parasitologie-mycologie du Cnhu. Elle a rappelé le parcours qui a été celui du laboratoire de parasitologie-mycologie dans le processus de réception de l’accréditation. Selon elle, la démarche qualité a démarré dans le service de microbiologie du Cnhu composé alors du laboratoire de parasitologie-mycologie et de bactériologie-virologie, il y a plus de 10 ans. Elle souligne que les difficultés liées au parcours ont fait piétiner le processus jusqu’en 2022 où grâce à la détermination du professeur Dorothée Akoko Kindé Gazard et l’accompagnement sans faille de la direction du Cnhu, le laboratoire est entré dans la phase active. Cette phase a consisté à l’élaboration de plusieurs documents, la nomination de la cellule Qualité et des sous-comités de travail, la contractualisation des consultants accompagnateurs du processus d'accréditation du laboratoire. Il y a aussi l'élaboration d'un manuel qualité, l'élaboration d'un manuel de biosécurité, l'élaboration d'un manuel de prélèvement commun à tous les laboratoires, l'actualisation de 112 procédures opérationnelles standardisées en vigueur dans le laboratoire, l'organisation des audits interne et externe par les experts accompagnateurs assortis des plans de résolution des insuffisances et la revue de direction qui en fait est un creuset d'analyse avec la mise en place d'un plan d'amélioration continue. Une fois tous ces éléments mis en place, justifie-t-elle, le laboratoire a été soumis à un audit d'accréditation à blanc, avec correction des écarts relevés, avant la programmation et l'exécution de l'audit définitif d'accréditation. En outre, tous les techniciens du laboratoire ont été formés sur la norme Iso 15189 version 2012. Le dernier audit externe, réalisé les 3, 4 et 5 août 2022, qui a été conduit par un auditeur international a préparé définitivement le laboratoire à déposer son dossier d'accréditation auprès du Système ouest africain d'accréditation (Soac). Ce certificat n’étant pas éternel, au nom de tout le personnel du laboratoire, Aurore Hounto prend l’engagement de le garder précieusement. « Nous serons évalués à nouveau d’ici un an et demi et l’accréditation pourrait être retirée si des écarts majeurs venaient à être observés. Restons donc vigilants dans l’amélioration continue », a-t-elle invité.

Démarche qualité

Pour le professeur Dorothée Akoko Kindé-Gazard, ce résultat est le fruit d'une organisation sérieuse et rigoureuse. « C’est pour dire à tous les autres services, spécialement à tous les autres laboratoires, que l’espoir est permis. Nous devons tous nous inscrire dans la démarche qualité. Le Cnhu étant le centre de référence de notre système de santé », a-t-elle déclaré. Dieu Donné Gnonlonfoun, directeur du Cnhu, souligne pour sa part que la qualité existe, et peut être améliorée dans les hôpitaux. A l’en croire, la démarche qualité occupe une place de choix dans la vision de gouvernance de l’hôpital et son souhait est que cette avancée notable du laboratoire fasse école dans les autres services pour la satisfaction des clients. D’après lui, une meilleure organisation du travail avec des procédures bien élaborées et des responsabilités bien situées sont autant d’éléments qui pourraient aider les services à bien remplir leurs rôles de prestataires de soins de qualité. Autant de choses, précise-t-il, qui ne peuvent être mises en place et entretenues que lorsque l’on s’inscrit dans une démarche qualité.

L’Ars saluée

Les résultats d’accréditation en général et spécifiquement en biologie médicale, certes encourageants, restent fragiles. Pour les renforcer, Marcel Gbaguidi, représentant résident du Système ouest africain d’accréditation (Soac), note que son organisation a entamé la réflexion sur les contraintes de l’accréditation au cours de deux ateliers dont un spécifiquement dédié à la biologie médicale tenu à Abidjan le 4 avril dernier. Parmi les constats récurrents, il est relevé que la budgétisation de la qualité dont l’accréditation n’a pas été systématisée dans les différents ministères publics des Etats membres. « C’est pourquoi, nous nous réjouissons de la mise en place de l’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars) au Bénin. Elle démontre l’engagement des autorités béninoises à offrir à leurs concitoyens des services de santé de classe mondiale. Nous voulons saluer les actions menées par l’autorité notamment pour assurer le renforcement et le maintien des compétences du personnel de santé et celles prévues pour l’évaluation des établissements de santé », a-t-il déclare. Marcel Gbaguidi rappelle que le Soac totalise à ce jour, 46 organismes d’évaluation de la conformité accrédités dont six au Bénin. Avec ce résultat, selon lui, le Bénin se positionne à la 2e place avec le Sénégal après la Côte d’Ivoire.

Fruit des réformes

La remise de cette accréditation n’a été possible que grâce aux réformes engagées par le président Patrice Talon dans le secteur de la santé avec un accent particulier sur la nécessité de délivrer à tous, des soins de qualité. Lucien Dossou-Gbété, président de l’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars), s’en félicite et rappelle que c’est à l’Ars que revient la prérogative de conduire le processus de certification des établissements de santé et d’accréditation des professionnels de santé publics ou privés sur tout le territoire béninois. Mais, dit-il, la recherche d’une accréditation ou d’une certification en dehors de l’Ars est une belle preuve du besoin des requérants d’instaurer une amélioration continue de la qualité de leurs prestations. Elle contribue au développement de la culture de la qualité dans le secteur de la santé. « C’est pourquoi, il importe de saluer les efforts réalisés par le laboratoire de parasitologie-mycologie du Cnhu pour respecter le processus et se conformer à la réglementation. Vous devez être fiers de recevoir aujourd’hui ce certificat d’accréditation selon la norme Iso 15189 version 2012 », a-t-il lancé tout en ajoutant que cette accréditation ne doit pas être perçue comme une fin mais elle leur impose de persister dans l’amélioration continue de leurs pratiques.