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Acquis de la conférence nationale des forces vives de la nation: Orden Alladatin et Wilfried Houngbédji se prononcent

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Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint  et porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement

La célébration du 35e anniversaire de la conférence nationale des forces vives de la nation est l’occasion propice pour évaluer le maintien ou non des acquis démocratiques. Au cours d’un débat, jeudi 27 février à Cotonou, Wilfried Léandre Houngbédji et Orden Alladatin ont donné leur avis sur cette question. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 03 mars 2025 à 05h17 Durée 3 min.
#Conférence nationale de 1990

Peut-on estimer que les acquis démocratiques sont mis à mal 35 ans après l’historique conférence nationale des forces vives de la nation ? Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement et Orden Alladatin, député et président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale  répondent par la négative. « La conférence nationale a été un essai. En rugby, quand vous obtenez un essai, c’est encore plus agréable de le transformer. Jusqu’en 2016, on a manqué de transformer l’essai. Et c’est à cela que tous les Béninois, de tous les bords, s’attellent aujourd’hui et il faut les encourager », estime le porte-parole du gouvernement.

Selon les deux personnalités, les décisions prises par le gouvernement actuel dans certains domaines sont nécessaires pour favoriser le développement.

C’est le cas par exemple du réaménagement des conditions d’exercice du droit de grève. « Nous étions dans un pays où des sages-femmes peuvent refuser de prendre en salle une femme enceinte et en travail parce qu’elles étaient en grève. C’est une réalité qui a été vécue par les citoyens », a rappelé le porte-parole du gouvernement pour illustrer les anomalies auxquelles il fallait mettre fin et justifier la pertinence de la réduction du temps de grève.

En fait, par le passé, en matière de grève, médecins, enseignants et autres se donnaient presque à cœur joie la liberté de fermer hôpitaux et écoles pour des raisons parfois discutables. Ce que la nouvelle législation a rectifié en réduisant pour certains secteurs sensibles, la grève à dix jours. « Même si les opposants venaient au pouvoir, ils ne pourront ramener l’ancienne norme… Ce sont des choix de responsabilité qui, à l’instant, peuvent rendre un homme d’Etat impopulaire, mais  le sens de l’Etat commande souvent de faire des choix de rigueur», souligne Wilfried Léandre Houngbédji.

Il est soutenu par le député membre du parti Union progressiste le renouveau. « On ne pouvait pas continuer avec ce défoulement… », clame Orden Alladatin.

Sur les questions des réformes politiques et du supposé acharnement judiciaire contre les opposants, les deux personnalités ont également des idées convergentes. « « Quand on parle des acquis de la conférence nationale, il ne s’agit pas d’acquis à géométries variables… On ne peut pas donner un blanc-seing à l’opposant pour qu’il ne réponde pas de ses actes devant la justice », explique Orden Alladatin. Wilfried Léandre Houngbédji va plus loin en faisant savoir que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme connait des dossiers d’acteurs de tous les bords politiques sans distinction. « Liberté va avec responsabilité », poursuit-il, appelant ainsi les uns et les autres à savoir raison garder.