La Nation Bénin...
La
célébration du 35e anniversaire de la conférence nationale des forces vives de
la nation est l’occasion propice pour évaluer le maintien ou non des acquis
démocratiques. Au cours d’un débat, jeudi 27 février à Cotonou, Wilfried
Léandre Houngbédji et Orden Alladatin ont donné leur avis sur cette question.
Peut-on
estimer que les acquis démocratiques sont mis à mal 35 ans après l’historique
conférence nationale des forces vives de la nation ? Wilfried Léandre
Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement et Orden
Alladatin, député et président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale répondent par la négative. « La
conférence nationale a été un essai. En rugby, quand vous obtenez un essai,
c’est encore plus agréable de le transformer. Jusqu’en 2016, on a manqué de
transformer l’essai. Et c’est à cela que tous les Béninois, de tous les bords,
s’attellent aujourd’hui et il faut les encourager », estime le
porte-parole du gouvernement.
Selon
les deux personnalités, les décisions prises par le gouvernement actuel dans
certains domaines sont nécessaires pour favoriser le développement.
C’est
le cas par exemple du réaménagement des conditions d’exercice du droit de
grève. « Nous étions dans un pays où des sages-femmes peuvent refuser de
prendre en salle une femme enceinte et en travail parce qu’elles étaient en
grève. C’est une réalité qui a été vécue par les citoyens », a rappelé le
porte-parole du gouvernement pour illustrer les anomalies auxquelles il fallait
mettre fin et justifier la pertinence de la réduction du temps de grève.
En
fait, par le passé, en matière de grève, médecins, enseignants et autres se
donnaient presque à cœur joie la liberté de fermer hôpitaux et écoles pour des
raisons parfois discutables. Ce que la nouvelle législation a rectifié en
réduisant pour certains secteurs sensibles, la grève à dix jours. « Même si
les opposants venaient au pouvoir, ils ne pourront ramener l’ancienne norme… Ce
sont des choix de responsabilité qui, à l’instant, peuvent rendre un homme
d’Etat impopulaire, mais le sens de l’Etat commande souvent de faire des
choix de rigueur», souligne Wilfried Léandre Houngbédji.
Il
est soutenu par le député membre du parti Union progressiste le renouveau.
« On ne pouvait pas continuer avec ce défoulement… », clame Orden
Alladatin.
Sur les questions des réformes politiques et du supposé acharnement judiciaire contre les opposants, les deux personnalités ont également des idées convergentes. « « Quand on parle des acquis de la conférence nationale, il ne s’agit pas d’acquis à géométries variables… On ne peut pas donner un blanc-seing à l’opposant pour qu’il ne réponde pas de ses actes devant la justice », explique Orden Alladatin. Wilfried Léandre Houngbédji va plus loin en faisant savoir que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme connait des dossiers d’acteurs de tous les bords politiques sans distinction. « Liberté va avec responsabilité », poursuit-il, appelant ainsi les uns et les autres à savoir raison garder.
Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement