Affaire Dangnivo: Confusion sur la date d’arrestation d’Alofa

Codjo Alofa ne serait pas seulement impliqué dans le dossier Dangnivo. Il est aussi accusé de vol de moto à main armée, en août 2010, la période de disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Ce jeudi 10 avril, devant la cour, Yvonne Nanlimê, propriétaire de la moto volée a narré sa mésaventure.

Selon sa déposition, la scène s’est déroulée le 9 août 2010 vers 21h. Alofa et son ami, un supposé Nigérian, étaient à moto. Le binôme l’avait coincée alors qu’elle avait ralenti pour saluer des gens de son quartier. L’ami d’Alofa pointe alors une arme sur elle et lui dit : « Si tu cries, je tire». Elle confie avoir été obligée de coopérer mais a finalement crié lorsqu'ils sont partis un peu loin avec sa moto. C’est alors que la population est venue à sa rescousse pour mettre la main sur Alofa, avant qu’il soit remis aux éléments du commissariat de Godomey. Le Nigérian a pris la clé des champs. Elle donne d’autres détails, notamment sur les formalités qu’elle a accomplies aussi bien au commissariat qu’au tribunal et sa présence lors d’audiences antérieures.

Mais le point d’achoppement dans sa déposition est la date d’arrestation de Codjo Alofa. Trois différentes dates sont annoncées. Dame Nanlimê avance le 9 août 2010. «C'est une date que je ne peux pas oublier. J'ai subi une épreuve, ce jour-là et Dieu m'a sauvée. Je suis en vie », affirme-t-elle. L’accusé affirme, quant à lui, que c’était plutôt le 16 août 2010 qu’il avait été arrêté et l’Officier de police judiciaire ayant rédigé le procès-verbal du braquage à l’époque indique dans son document qu’il s’agit du 23 août 2010. Des doutes naissent alors sur la date exacte de l’arrestation de Codjo Alofa pour vol de moto. Dangnivo aurait disparu le 17 août 2010 aux environs de 21 h.

L’audience a connu des suspensions et son moment de débats houleux entre les avocats et le parquet, notamment autour de la date exacte d’arrestation d’Alofa. Au final, l’audience a été renvoyée au mardi 22 avril 2025. Selon le juge, le tribunal et les conseils se sont entendus pour prendre le temps d’étudier le ou les points de contradiction qui ont été notés lors de l’audience de ce jour. A la reprise, la cour pourrait écouter d’autres témoins, examiner des documents, faire venir d'autres personnes pour des explications, avant d'écouter les membres de la famille de feu Pierre Urbain Dangnivo.