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Affaire “disparition de 4 milliards à la Dgi”: Le “bokonon” Blaise T. Salanon dépose

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Au titre des personnes interpellées lors de l’enquête préliminaire, figurent les nommés Blaise Tognisso Salanon, Marc Salanon, Gisèle Salanon, Romain Awessou. Certains d’entre eux ont été entendus au cours de l’audience du mercredi 22 janvier, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Père de cinq enfants et marié à deux femmes, Blaise Tognisso Salanon, âgé de 37 ans, est un proche de Carlos Adohouannon, principal accusé dans ce dossier de disparition de 4 milliards à la direction générale des impôts. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 23 janv. 2025 à 07h47 Durée 4 min.
#Affaire “disparition de 4 milliards à la Dgi”
Il est soupçonné d'avoir joué un grand rôle dans la disparition des fonds. Il a déclaré à la barre être le fils d'un grand bokonon (féticheur) et affirmé que depuis son enfance, il aidait son père dans ses activités de fétichisme, et finit par en avoir une bonne maîtrise. A la question de savoir ses rapports avec Carlos Adohouannon, il déclare être ami au grand-père, puis au père de l’ex-régisseur de la Dgi. La relation avec Carlos ne s’établira que quand ce dernier est entré en contact avec lui pour lui proposer des produits de son réseau marketing (serviettes, compléments alimentaires, etc). Par la suite, l’ex régisseur lui aurait offert, des bouteilles de liqueurs, des tickets valeurs à hauteur de 100 mille francs F Cfa, et surtout a effectué un changement de nom sur l’un de ses propriétés par celui de Blaise Tognisso Salanon. 
A la barre, Blaise Tognisso Salanon a justifié chacun de ces actes sans convaincre la Cour qui a noté de nombreuses contradictions entre les déclarations faites devant elles, celles antérieures tant au niveau de la police judicaire que lors de l’instruction. Mais le débat va se poursuivre notamment sur les biens et les sources de revenus de l’accusé. Blaise T. Salanon a affirmé avoir exercé la profession de journaliste, entre 2006 et 2012, et démarré plus tard les activités de location de sonorisation, de promoteur de bar, de location de véhicules et de transport en commun avec les mini bus communément appelés tokpa-tokpa dont la flotte va s’élargir jusqu’au delà de la trentaine de véhicules et des gains, allant de 15 000 Fcfa la journée à 300 000, voire 2 millions Fcfa la semaine. Son patrimoine immobilier serait de plusieurs parcelles bâties et non bâties. 

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De suprenantes révélations

mais au delà de ces sources de revenus, Blaise T. Salanon déclare être entré en contact avec des personnalités politiques sur le continent à qui il offre ses services de fétichisme. Il cite entre autres, l'ancien chef de la junte en Guinée, Moussa Dadis Camara, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, et Michel Djotodia qui a dirigé la Centrafrique à la chute de François Bozizé. Blaise T. Salanon assure que l’ensemble de ses activités pouvait lui rapporter au minimum 9 millions Fcfa le mois, voire 200 millions Fcfa, surtout quand il est sollicité dans le cadre du fétichisme par les personnalités politiques. 
Le ministère public tempère ses déclarations, se référant à son âge, et assure qu’à 16 ans, il n’aurait pas pu entrer en contact avec ces personnalités et jouir de leur faveur pour une quelconque activité de fétichisme. Entre autres biens de Blaise T Salanon, ami du principal accusé dans ce dossier de disparation de 4 milliards F Cfa à la Dgi, l’on retient : un compte dépôt à terme de 300 millions F Cfa, un autre de 200 millions Fcfa, un troisième de 110 millions F Cfa, un compte société de 230 millions Fcfa, un compte courant de 150 millions, une maison de 47 millions, un véhicule de 40 millions Fcfa et un autre véhicule de 22 millions Fcfa. 
Il faut noter qu’avant de fuir du pays, Carlos Adohouannon s’est rendu au domicile de Blaise T. Salanon sis à Abomey et y a laissé son véhicule. Il lui aurait expliqué qu'il y a un prestataire qu’il n’arrive pas à régler, alors qu'il aurait fait des prêts à ses patrons et n’avait plus de fonds disponibles. Le véhicule de Carlos au domicile de Salanon a attiré l’attention des enquêteurs qui y ont mené une perquisition. Blaise T. Salanon n’a avoué s’être rendu au lieu de travail de l'ex-régisseur central des impôts qu’à peine quatre fois, et jamais dans son bureau. Interrogé sur le transfert de son nom sur une propriété de Carlos, le bokonon confie qu’il est en relation avec les parents de ce dernier et échange avec eux. Et à l’en croire, ce sont les parents de l’ex-régisseur qui se sont plaints du fait que leur fils, en voulant payer ladite parcelle, est allé acheter dans le bas-fond. « Après, Carlos m'a dit qu'il veut vendre la parcelle. Je lui ai alors dit de faire les papiers. Après, il m'a amené les papiers et m'a expliqué qu'il ne voulait pas vendre mais qu'il voulait faire un dossier et il veut que je sois un avaliseur », déclare le bokonon à la barre. Blaise dit n'être informé de la disparition des 4 milliards qu’à travers les médias■

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