La Nation Bénin...

A l’occasion d’un point de presse donné mercredi 29 mai dernier, le procureur de la République, Elon’m Mario Metonou, s’est prononcé sur l’évolution de la procédure ouverte contre la soixantaine de personnes interpellées dans le cadre des actes de violence enregistrés les 1er et 2 mai derniers à Cotonou. Une instruction a été ouverte sur décision du juge des flagrants délits. Les mis en cause ont été inculpés. Saisi, le juge des libertés et de la détention a mis quatre prévenus sous contrôle judiciaire et soixante sous mandat de dépôt.
Saisi de trente procédures concernant soixante-quatre personnes, le juge d’instruction a inculpé les mis en cause des chefs d’accusation de violences et voies de fait, participation à un attroupement armé, incitation directe à un attroupement armé et entrave à une enquête de police. Il a saisi le juge des libertés et de la détention qui a placé quatre inculpés sous contrôle judiciaire et soixante sous mandat de dépôt. Les personnes interpellées dans le cadre des actes de vandalisme sont donc loin de se tirer d’affaire. Au regard de l’évolution du dossier, l’affaire dépasse le juge correctionnel et tombe dans le giron du juge criminel. L’on pouvait déjà s’y attendre, vu la déclaration d’incompétence du juge des flagrants délits et l’ouverture d’une instruction. A en croire le procureur Elon’m Mario Metonou, les informations ouvertes devant un juge d’instruction unique vont permettre non seulement de sanctionner efficacement les auteurs directs des actes de violence, mais également de rechercher, d’interpeller et de poursuivre les commanditaires de ces actes.
« Au fil des investigations, ce qui apparaissait au début comme un mouvement spontané, s’est révélé être une action planifiée, concertée et bien coordonnée. Les auteurs des violences se déplaçaient en bandes et ne s’attaquaient qu’aux infrastructures et aux personnes précédemment identifiées. Un faisceau d’indices issus des différentes procédures permet d’établir des liens d’une part entre les personnes interpellées et d’autre part entre elles et des commanditaires », explique le procureur.
Il ajoute qu’au regard de ces éléments, la poursuite des mis en cause en flagrant délit et devant des juridictions séparées n’était plus favorable à une bonne administration de la justice. On comprend alors pourquoi, sous réquisitions du ministère public à l’audience des flagrants délits tenue mardi 28 mai dernier, le Tribunal s’est déclaré incompétent et a renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir.
Rappelons que les infractions à la charge des prévenus sont survenues à Cotonou les 1er et 2 mai derniers où des individus ont saccagé des édifices publics et privés, brûlé des véhicules appartenant aussi bien à des particuliers qu’à l’Etat, dégradé des voies publiques. Le parquet de Cotonou, à la suite de cet événement, a ouvert des procédures contre une soixantaine de personnes interpellées.