La Nation Bénin...
Les
députés ont démarré, ce mardi 21 janvier, l’examen de la loi portant
organisation de la concurrence en République du Bénin. Le texte est composé de
101 articles répartis en 12 titres.
Les
insuffisances de la loi n° 2016-25 du 04 novembre 2016 portant organisation de
la concurrence en République du Bénin sont en passe d’être corrigées. Les
députés ont entamé, ce mardi, l’examen de la nouvelle loi qui tient compte des
faiblesses résultant de l’application du texte en vigueur jusqu’ici ainsi que
de l’évolution du contexte économique régional et international. Mais, ils
n’ont pas pu aller loin dans les travaux. Les débats ont achoppé sur certaines
dispositions du texte. Les travaux ont été suspendus et reprennent ce mercredi
à partir de 14h.
La
loi en examen précise notamment l’interdiction des pratiques
anticoncurrentielles en lien avec les concepts tels que : contrats
d’exclusivité, fusions et acquisitions, monopole, encadrement de la liberté des
prix. Il en est de même du développement du commerce électronique. En outre, la
mise à jour de cette législation permettra de clarifier les prérogatives du
Conseil national de la concurrence dont le rôle sera essentiellement de
conseiller le gouvernement sur toute question intéressant la concurrence ou
pouvant en affecter sa réalité. Ce conseil devient désormais Autorité
nationale de la concurrence conformément aux exigences de l’Uemoa et de la
Cedeao en matière de régulation de la concurrence. La création de cette
Autorité est d’ailleurs l’une des grandes innovations de la nouvelle loi. Les autres nouveautés concernent la
réglementation des fusions et acquisitions, le monopole, les contrats
d’exclusivité et les clauses de non-concurrence. Cette innovation est
nécessaire au regard du fait que le Bénin commerce beaucoup plus en régional
qu’à l’international. Le texte permettra de préciser la procédure de gestion
des produits saisis lors des opérations de contrôle des activités de commerce.
Il prévoit également des dispositions pour la régulation de la concurrence au
niveau du commerce électronique qui représente aujourd’hui plus de la moitié du
commerce mondial.
Pour
le ministre en charge du Commerce, Shadiya Assouman, cette loi est d’importance
capitale pour le Bénin. Elle participera à la promotion du marché
concurrentiel, rassurant ainsi les investisseurs privés. Elle vise également à
garantir les conditions d’exercice équitable et le libre jeu de la concurrence.
La mise en œuvre de cette loi va stimuler davantage l’innovation et permettre
au ministère du Commerce de mieux protéger les intérêts du consommateur, a
précisé l’autorité ministérielle. Shadiya Assouman indique que le texte sera
renforcé par d’autres lois notamment le Code de la consommation pour mieux
protéger le consommateur.
Sensibiliser les acteurs
Le
projet de loi répond aux critères des lois modernes du droit de la concurrence,
a informé l’autorité ministérielle. Il s’inscrit dans le pilier 2 du Programme
d’action du gouvernement (Pag) qui est: “Poursuivre la transformation
structurelle de l’économie’’ en son axe stratégique 3 relatif au ‘‘Renforcement
du cadre macroéconomique et le maintien de sa stabilité”, a ajouté Shadiya
Assouman qui avait à ses côtés son collègue en charge de la Justice, Yvon
Détchénou.
Les députés se réjouissent de l’avènement de ce texte qui viendra renforcer la contribution des commerçants au Produit intérieur brut (Pib) national en luttant contre les pratiques commerciales déloyales. Cette législation contribuera, à en croire les élus du peuple, à restaurer un climat de confiance entre les entreprises et les consommateurs. Ce qui permettra d’accroitre la transparence sur le marché économique. Les entreprises seront encouragées à adopter des pratiques commerciales éthiques, favorisant ainsi une culture d’intégrité et de responsabilité sociale ; des règles susceptibles d’attirer les investisseurs étrangers. Un environnement stable de marché concurrentiel est un critère déterminant pour les investisseurs, a fait savoir les parlementaires. Seulement, les députés recommandent au gouvernement de sensibiliser et d’informer les acteurs économiques sur les nouvelles dispositions de cette loi et leurs impacts. Ils proposent qu’un mécanisme régulier d’évaluation de cette loi sur le marché soit trouvé et de l’ajuster si le besoin se fait sentir à l’application sur le terrain.