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Audience du président de la Cour suprême avec le garde des Sceaux : Les problèmes de l’appareil judiciaire passés en revue

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 13 juil. 2018 à 04h36

Le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, s’est entretenu à son cabinet à Porto-Novo, ce jeudi 12 juillet, avec le garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Me Séverin Quenum. L’audience a eu lieu à la demande de ce dernier.

Me Séverin Quenum dit avoir, en effet, souhaité cette visite qu’il qualifie de protocolaire et d’institutionnelle afin d’échanger avec le président de la Cour suprême sur des sujets de préoccupation commune. Etant en début de fonction à la tête du ministère, il a jugé utile d’aller partager avec Ousmane Batoko les maux qui minent l’appareil judiciaire. Lequel appareil est conçu de façon bicéphale avec d’un côté, le président de la Cour suprême qui dirige une institution autonome et d’un autre, le ministre de la Justice et de la Législation à la tête des juridictions de fond. Me Séverin Quenum note qu’en dépit de ce bicéphalisme qui ne dit pas nom, les problèmes sont les mêmes des deux côtés. Cela, parce que le personnel au niveau des deux entités est le même qui fait le même parcours d’une entité à une autre. Il a donc discuté avec Ousmane Batoko des problèmes en relation avec les priorités et la vision du chef de l’Etat en ce moment et qui ont trait notamment à la modernisation de l’administration de la justice avec de grandes réformes.
Me Séverin Quenum entend s’assurer que le président de la Cour suprême partage la même vision que lui. L’autre préoccupation qui a meublé les entretiens, à en croire le garde des Sceaux, concerne la question de la corruption des juges. Selon l’hôte du président de la Cour suprême, ce phénomène serait en train d’atteindre un « seuil intolérable » au niveau de l’appareil judiciaire. Il entend s’assurer de la vision et de l’engagement du président de la Cour suprême pour des actions urgentes et conjointes afin d’essayer d’endiguer le phénomène. La corruption de la justice, au-delà des autres griefs contre l’appareil judiciaire liés notamment à la lenteur et l’incompétence, est de nature à écorner son image et à justifier la défiance des justiciables qui ont de moins en moins confiance en l’appareil judiciaire, relève le garde des Sceaux. Le ministre de la Justice et de la Législation se réjouit qu'il y ait convergence de vues avec le président
Ousmane Batoko, lui et tout le gouvernement pour que soit redoré le blason du système judiciaire au Bénin. Me Sévérin Quenum entend poursuivre et amplifier, dans ce cadre, les œuvres entreprises par son prédécesseur pour le rayonnement de la justice, socle de l’Etat de droit et de la démocratie.

Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé/Plateau