Centres d’éducation communautaires: Une alternative pour l’instruction des enfants déscolarisés
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Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 01 mars 2023
à
07h14
Dans le département de l’Atacora, une nouvelle approche se développe pour l’instruction des enfants déscolarisés. Les Centres d’éducation communautaires (Cec) renforcent le niveau des enfants et leur facilitent l’instruction dans le système éducatif formel.Les Centres d’éducation communautaire sont créés et encouragés par divers partenaires du secteur de l’éducation. Ils ouvrent leurs portes un mois après la rentrée scolaire. Les enfants qui trainent encore à la maison y sont envoyés. Les parents sont sensibilisés et viennent inscrire au niveau des Cec, leurs enfants qui n’ont pas commencé les classes.
Cette approche qui vise à faciliter l’instruction des enfants non scolarisés constitue un privilège pour les communautés bénéficiaires. Dans la commune de Kouandé, Tikou bénéficie d’un Centre d’éducation communautaire grâce au financement de Plan international Bénin, selon les explications de Benoît
Djangni, un des coordonnateurs de programme à Plan. Tobré dans la commune de Ouassa-Péhunco dispose d’un Cec qui accueille aussi des enfants. À l’occasion d’une visite des partenaires du secteur de l’éducation, Benoît Djangni a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir cette initiative afin de scolariser tous les enfants en âge de fréquenter l'école.
« Le Centre d’éducation communautaire (Cec) fait aujourd’hui partie intégrante du système éducatif », a assuré Dieudonné Tindédjrohoun, chef de la Région pédagogique 8. Il explique que les chefs de région pédagogique et les conseillers pédagogiques sont impliqués dans la formation pour assurer le recyclage des enseignants. Les cahiers de ces derniers sont visés par le directeur le plus proche du centre. Le chef de la Région pédagogique 8 informe aussi que les conseillers pédagogiques passent contrôler tout ce qui se fait au niveau desdits centres. «Tout ça pour assurer la qualité de l’enseignement qui se délivre dans ces lieux. Si nous prenons l’exemple de l’année écoulée, huit apprenants ont pu intégrer le Ce2, 11 sont inscrits au Ce1 et 11 au Cp. C’est bien une école de deuxième chance qui permet de ratisser large pour que tous les enfants scolarisables soient quand même dans un système d’éducation formelle », se réjouit Dieudonné Tindédjrohoun.
La maîtresse en charge de l’encadrement des enfants à Tikou note avec satisfaction que les autorités ont vu juste en donnant cette occasion aux communautés. « Les enfants ont vraiment besoin de cette chance pour intégrer le cursus scolaire. Chaque mois, on évalue le niveau des enfants. Après ça, il y a l’évaluation sommative qui se passe avec les autres écoles », a ajouté Sabine Séké. Les parents, précise la maîtresse, connaissent l’existence des Centres. De temps en temps, ils échangent avec les animatrices du Projet de développement des repères positifs pour les filles (Pdrp-Filles), qui pilote l’initiative. « Nous ferons de notre mieux pour aider les enfants à relever leur niveau avant d’intégrer le cursus scolaire normal», explique Sabine Séké, enseignante au Cec Tikou. Elle invite les partenaires à aider à implémenter l’initiative dans d’autres localités et à la rendre pérenne. Car, ajoute-t-elle, les enfants déscolarisés et non scolarisés ont vraiment besoin de ces centres pour poursuivre les études.