Deux études consacrées aux 4e et 5e mandatures de la Cour constitutionnelle ont été respectivement transmises aux présidents Robert Dossou et Théodore Holo. Hommage leur est rendu, ce mardi 14 mars au siège de la Haute juridiction à Cotonou.
Robert Dossou, président de la 4e mandature, et Théodore Holo, président de la 5e mandature, sont honorés par la Cour constitutionnelle. Une diversité de contributions intellectuelles sur la régulation et le citoyen au cœur de la justice constitutionnelle marque le passage des deux hommes à la tête de la Haute juridiction. « L’acte que vous posez est un acte qui permet de garder les séquences de mémoires de notre institution républicaine, je suis ému… », a déclaré Me Robert Dossou. En relevant que cette initiative s’inscrit dans la logique qui a consisté à laisser de côté les monuments aux morts, pour ériger un monument aux dévoués, Robert Dossou fait savoir qu’il n’y a pas que les morts qui aient contribué à la construction de la patrie. « Cet hommage nécessite de votre part que vous puissiez continuer à œuvrer comme vos devanciers en l’enracinement de la démocratie et de l’Etat de droit, qui sont les fondamentaux de notre constitution, puisque dans le préambule, le peuple réaffirme sa volonté de créer dans notre pays, un Etat de droit et une démocratie pluraliste », a indiqué le professeur Théodore Holo à la 6e mandature. Il va également exprimer toute sa reconnaissance et conseiller deux outils pour la continuité de l’œuvre à savoir, le devoir de gratitude et l’appropriation de l’esprit de la Constitution.
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Le prof Théodore Holo recevant son ouvrage des
mains de Mme Elisabeth Pognon[/caption]
Des contributions scientifiques
« Jurisprudence de la Cour constitutionnelle : Le citoyen », et « Jurisprudence de la Cour constitutionnelle : La régulation» sont les deux études qui rendent respectivement compte des mandatures des présidents Robert Dossou (2008-2013) et Théodore Holo (2013-2018). Selon Razaki Amouda Issifou, président actuel de la Cour, au pinacle de l’Etat de droit et de la démocratie béninoise et africaine, le professeur Théodore Holo et les conseillers de la Cour constitutionnelle cinquième mandature ont su graver en lettres d’or le citoyen dans les annales de la justice constitutionnelle. Cette mandature a posé les jalons du droit qui célèbre l’individu. « Toute la finalité du droit est d’assurer l’épanouissement de l’individu pris dans sa dimension holistique. Ainsi, l’existence de la règle de droit n’a de sens que lorsqu’elle consacre les droits du citoyen en même temps qu’elle en assure le mécanisme de protection et de promotion », a écrit le président Razaki Amouda Issifou dans son avant-propos dans la tribune scientifique dédiée au récipiendaire.
En effet, pour une démocratie prospère, il faut un garant efficace du fonctionnement régulier des institutions. Ce rôle de mise en équilibre aux fins d’assurer le fonctionnement correct du système est la régulation de l’activité des pouvoirs publics. Sous la présidence de Robert Dossou, la quatrième mandature s’est employée de manière particulière à cette activité de régulation. « De même qu’elle est une contribution substantielle de l’Etat de droit, elle s’analyse comme le mécanisme destiné à assurer un bon équilibre fonctionnel des institutions de l’Etat en assurant par là-même, l’existence de l’Etat dans une démocratie libérale », a précisé le président de la Cour, 6e mandature. Les réflexions proposées dans la tribune scientifique dédiée au bâtonnier Robert Dossou, apportent une vue panoramique de la régulation en mettant en évidence d’une part l’état de la régulation, et d’autre part, la régulation dans ses états.
Des modèles célébrés
« Ces deux personnalités, Théodore Holo et Robert Dossou, sont des symboles de l’Etat de droit et de la démocratie au Bénin, en Afrique et dans le monde. Ce sont des gens dont la lucidité, la franchise intellectuelle n’ont jamais été remises en cause. Nous devons toujours nous abreuver à la source de leurs connaissances, de leur sagesse pour construire ce pays », a déclaré Dr Charles Ligan. Pour le professeur Noureini Tidjani-Serpos, ancien ambassadeur du Bénin à l’Unesco, ces personnalités ont beaucoup donné au pays, et il très important de les remercier, de dire à la jeunesse, voici des exemples à suivre. « C’est une très bonne initiative que de rendre hommage aux gens qui ont travaillé pour la Nation, qui se sont battus pour notre pays, de leur vivant », a déclaré Me Marie Elise Gbèdo, ex-garde des Sceaux, ministre de la Justice ■