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Conflit avec la RDC: Kagame refuse de céder aux menaces et intimidations

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Paul Kagame Paul Kagame

Accusé de soutenir le mouvement rebelle M23, qui opère dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), notamment à Goma, le président rwandais Paul Kagame rejette ces accusations et renvoie la responsabilité de la crise à son homologue congolais, Félix Tshisekedi.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 12 févr. 2025 à 19h33 Durée 4 min.
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Paul Kagame ne fléchit pas face aux menaces de sanctions internationales contre son régime. Pointé du doigt par plusieurs pays pour son supposé soutien au M23 et pour des violations de l’intégrité territoriale de la RDC, il estime que la responsabilité de la crise revient à Kinshasa. Les récentes tentatives de médiation n’ont pas abouti, notamment celle du président français Emmanuel Macron, qui souhaitait réunir Kagame et Tshisekedi au Qatar. Tous deux ont décliné l’invitation. De même, le sommet extraordinaire de la SADC et de l’EAC du 8 février dernier à Dar es-Salaam s’est soldé par un échec. Kagame en attribue la responsabilité à Félix Tshisekedi, qu’il accuse de privilégier une solution militaire alors que lui-même prône une issue pacifique.

« C’est en RDC que se situe le problème, des origines à nos jours… Faire du Rwanda le problème, c’est une façon de réécrire l’histoire en transformant la victime en bourreau », a déclaré Paul Kagame dans un entretien. Il critique également les menaces constantes proférées, selon lui, par les présidents du Burundi et de la RDC à l’égard du Rwanda. « Ce sont eux qui ont créé cette situation en cherchant la confrontation, en incitant à l’action et en évoquant le renversement du gouvernement rwandais », affirme-t-il.

Interrogé sur ses liens avec le M23, Kagame reconnaît une certaine sympathie pour le mouvement : « Oui, en me basant sur des faits et des preuves. Il s’agit d’un groupe qui représente une large population, laquelle est persécutée, déplacée, tuée. J’ai aussi de la sympathie pour le Rwanda, mon pays, qui se retrouve impliqué malgré lui dans cette situation à cause de voisins déraisonnables et d’autres acteurs qui alimentent le conflit à distance. »

Concernant une éventuelle rencontre avec le président congolais, il assure n’avoir aucune opposition de principe. « Nous sommes tout à fait disposés à contribuer à une solution qui mettrait enfin un terme aux souffrances et aux conflits. » Cependant, il justifie son absence à certaines réunions de médiation par le fait qu’il ne souhaite pas se contenter de « serrer des mains et prendre des photos ».