Congrégations générales : les coulisses du Vatican après la mort du pape
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Les coulisses du Vatican
Alors que le monde catholique vient de perdre son souverain pontife, l’Église entre dans une phase aussi solennelle que cruciale : la période de “vacance du siège apostolique”. En attendant le conclave, c’est dans les congrégations générales que se joue l’avenir de l’Église. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Plongée dans les mécanismes secrets du Vatican.
Par
Lhys DEGLA, le 24 avr. 2025
à
12h00
Durée 3 min.
#les coulisses du Vatican
Depuis l’annonce du décès du pape François, un protocole millénaire s’est enclenché au cœur du Vatican. Si le monde retient son souffle en attendant l’apparition de la fameuse fumée blanche, c’est loin des regards que se tiennent les congrégations générales, véritables coulisses du conclave.
Un parlement discret de cardinaux
Ces congrégations ne sont pas des assemblées anodines. Elles réunissent tous les cardinaux présents à Rome, qu’ils soient électeurs (moins de 80 ans) ou non, pour préparer l’élection du prochain pape. Leur objectif est double : gérer les affaires courantes de l’Église et surtout préparer l’environnement et les esprits pour le conclave.
C’est également l’occasion pour les cardinaux — qui ne se connaissent pas toujours — de faire connaissance, d’échanger librement, de s’écouter. C’est là que se dessinent les grandes tendances, les attentes, les sensibilités. Chaque voix compte, chaque discours pèse. Rien n’est voté, mais tout se joue.
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Un rituel encadré par une Constitution apostolique
Depuis 1996, les congrégations sont régies par la Constitution apostolique «Universi Dominici Gregis», adoptée par Jean-Paul II, puis enrichie par Benoît XVI et François. Le texte prévoit deux types de congrégations :
📍Les générales, ouvertes à tous les cardinaux présents,
📍Les particulières, plus restreintes, composées du cardinal camerlingue et de trois cardinaux électeurs tirés au sort parmi les trois ordres du collège cardinalice : évêques, prêtres et diacres.
Le cardinal doyen,Giovanni Battista Re, convoque ces sessions après le décès du pape. Elles se tiennent généralement le matin dans l’une des salles du Palais apostolique.
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Des échanges, mais aussi des décisions concrètes
Lors de ces réunions, sont abordés :
📍l’organisation des funérailles du pape défunt,
📍la date d’ouverture du conclave,
📍les questions logistiques (logement, sécurité, confidentialité),
📍mais aussi des réflexions sur les défis majeurs de l’Église : gouvernance, foi, abus, pauvreté, dialogue interreligieux…
Anecdote : en 2005, lors des congrégations précédant l’élection de Benoît XVI, un cardinal africain aurait marqué les esprits par un discours vibrant sur la croissance du christianisme dans le Sud global, attirant l’attention sur des profils de papes hors d’Europe… La suite lui a partiellement donné raison, avec l’élection du premier pape latino-américain en 2013.
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Une obligation… sauf cas majeur
Tous les cardinaux convoqués sont tenus d’y participer, sauf s’ils présentent une excuse grave (maladie, âge, etc.). Ces rencontres permettent à chacun de mieux cerner les enjeux, mais aussi les profils. C’est un espace unique où se dessinent les grands équilibres, avant même le premier vote.
En ce moment même, à Rome, ces congrégations battent leur plein. Elles sont les prémices silencieuses d’un évènement planétaire : le conclave, et avec lui, l’apparition d’un nouveau visage sur le balcon de Saint-Pierre.
Alors que les caméras du monde sont rivées sur la cheminée de la chapelle Sixtine, c’est dans le secret de ces échanges que se tisse, déjà, l’avenir du catholicisme mondial.
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