La Nation Bénin...
Le
Conseil des ministres s'est réuni ce mercredi 24 janvier 2024, sous la
présidence de monsieur Patrice Talon, président de la République.
Les
décisions ci-après ont été prises :
I- Mesures normatives.
Création
de la Société béninoise de développement des Semences végétales et Plants, et
approbation de ses statuts.
Le
constat est fait que le système semencier national est dominé par l'informel et
des méthodes d'approvisionnement peu efficaces, les producteurs effectuant des
prélèvements directs des semences et plants sur le stock existant dans les
champs pour la campagne suivante. Avec ce système, près de 80 % des semences
végétales sont utilisées dans les exploitations agricoles, ce qui impacte
négativement le niveau des rendements.
C'est
pourquoi, il est apparu pertinent de mettre en place un système semencier
formel afin de garantir la qualité des semences et des plants avec une
traçabilité nette depuis la sélection jusqu'à la commercialisation, en passant
notamment par la multiplication.
Pour
ce faire, le gouvernement a fait l'option de créer une structure capable de
gérer efficacement le dispositif national de production, d'agrégation,
d'importation et de distribution de semences et plants. La mise en place de
cette société participe donc d'une volonté de conforter durablement les
performances de l'agriculture béninoise.
Elle
sera dédiée à l'organisation de l'industrie semencière autour des espèces
vivrières, horticoles, fourragères, fruitières et forestières pour répondre aux
besoins en semences et plants de qualité et améliorer le taux d'utilisation des
semences et plants certifiés, hormis les Organismes génétiquement modifiés
(Ogm).
De façon spécifique, cette société va œuvrer à :
-
promouvoir le développement des variétés de semences et plants, la conservation
des souches des variétés adaptées aux exigences des utilisateurs ainsi qu'au
changement climatique ;
-
appuyer le renforcement de capacités de toutes les catégories d'acteurs
impliqués dans le développement des variétés, la production et la gestion des
semences et plants ;
-
créer des réseaux de collecte et de distribution des semences et plants en
veillant à prendre en compte des retours d'expérience des utilisateurs pour
améliorer la qualité des semences et plants ;
-
installer des centres modernes de traitement, de conditionnement et de
stockage/conservation des semences et plants ;
-
mettre aux normes les infrastructures existantes de production, de contrôle de
qualité, de traitement, de conditionnement et de stockage/conservation des
semences et plants ;
-
renforcer les capacités de contrôle et de certification des semences végétales
et plants.
Les
ministres concernés par le sujet accompliront les diligences nécessaires à la
formalisation de la Société et à son opérationnalisation.
II- Communications.
II-1. Missions de maîtrise d'œuvre complète des projets de
réhabilitation de l'Institut Français d'Afrique Noire (Ifan) à Abomey et de
construction des commissariats de police de Djègbadji et d'Avlékété à Ouidah.
Dans
le cadre de la mise en œuvre du projet de réhabilitation des anciens palais
royaux, l’Unesco a recommandé de redistribuer certaines fonctionnalités du
musée des rois et des amazones du Danxomè, dont le site se trouve sur la liste
du patrimoine mondial, aux anciens palais royaux ainsi qu'à l'Institut Français
d'Afrique Noire.
A
cet effet, un cabinet spécialisé dans la réhabilitation d'édifices à caractère
patrimonial a été sollicité pour assurer les études architecturales et
techniques de même que le suivi des travaux.
S'agissant
des commissariats d’Avlékété et de Djègbadji, leur reconstruction se justifie
par la présence des bâtiments qui les abritaient dans les emprises du projet
d'aménagement d'une station balnéaire d'exception à Avlékété et du projet de
construction du complexe touristique « Marina » près de la Porte du non-retour
à Djègbadji, dans la commune de Ouidah.
C'est
pour mener à bien ces missions que le Conseil a autorisé la contractualisation
avec les cabinets identifiés et instruit les ministres concernés de veiller à
la bonne exécution de leurs cahiers des charges.
II-2. Signature d'un accord-cadre pour le renforcement du programme
nutritionnel des cantines scolaires et l'implantation d'une usine de
transformation de produits agricoles locaux en compléments alimentaires.
La
malnutrition, en plus d'être la cause sous-jacente de plus de 45 % des décès
d'enfants de moins de 5 ans est, dans sa forme chronique, un obstacle au
développement et à la valorisation des ressources humaines.
Grâce
aux interventions de l'Etat, la prévalence de la malnutrition aiguë au Bénin
s'est améliorée pour s'établir, suivant la dernière enquête démographique et de
santé (Eds) à 5 % en 2018, tandis que celle de la malnutrition chronique,
suivant la même trajectoire positive, est descendue à 32,2 % en 2018.
Malgré
ces progrès, l'action de l'Etat doit s'intensifier pour combler rapidement les
écarts. En conséquence, le gouvernement a donné une envergure au Programme
national d'Alimentation scolaire intégré, tel qu'il permet aujourd'hui à plus
d'un million d'enfants des écoles primaires publiques d'être alimentés par
jour, puis créé l'Agence nationale pour l'Alimentation et la Nutrition.
Si
le modèle des cantines scolaires s'appuie sur l'utilisation des produits locaux
pour diversifier et enrichir l'alimentation, la disponibilité des aliments est,
cependant, tributaire des saisons.
Pour
maintenir la qualité des prestations et les améliorer en dépit de cette
contrainte, il est nécessaire de trouver des solutions alternatives sous forme
de compléments alimentaires, fabriqués à partir des produits locaux, en vue de
garantir la richesse et la qualité des repas servis aux écoliers, quelle que
soit la saison.
Par
ailleurs, la prise en charge des cas de malnutrition dans nos formations
sanitaires se fait par les Aliments Thérapeutiques Prêts à l'Emploi que fournit
un groupe spécialisé à l’Unicef.
Aussi,
au regard des quantités utilisées, le gouvernement a-t-il jugé pertinent de
développer une capacité de production sur place au Bénin non seulement pour
faciliter la disponibilité permanente de ces produits mais aussi pour renforcer
le tissu économique local.
A
cet effet, le Conseil a autorisé la signature d'un accord-cadre avec un groupe
spécialisé ; ce qui permettra d'engager les discussions spécifiques autour de
trois domaines d'intervention retenus que sont :
-
le renforcement du programme nutritionnel des cantines scolaires ;
-
l'apport de compléments alimentaires pour améliorer l'état nutritionnel dans la
fenêtre d'opportunité des 1000 premiers jours ;
-
l’installation au Bénin d'une usine de transformation de produits agricoles
locaux pour la préparation de compléments alimentaires.
II-3. Contractualisation pour l'obtention d'un agrément d'établissement
financier de cautionnement au profit du Fonds national de développement
agricole (Fnda).
Nonobstant
l'apport qualitatif du Fnda au profit du monde agricole, ses résultats
pourraient être améliorés substantiellement si la garantie qu'elle propose
était éligible dans le cadre du dispositif prudentiel en vigueur au sein de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (Umoa).
Etant
donné que ce n'est pas le cas, cette situation influence négativement son
acceptation par les institutions financières partenaires.
C'est
pour améliorer la qualité de cette garantie et élargir sa gamme de facilités
d'accès aux financements agricoles que le gouvernement a autorisé le Fonds à
recourir à l'agrément de l'Autorité de régulation bancaire de l’Umoa.
Le
Conseil a donc marqué son accord pour le recrutement d'une expertise
internationale aux fins d'accompagner le Fnda dans le processus d'obtention
dudit agrément d'établissement financier de cautionnement.
III- Mesures individuelles.
Les
nominations ci-après ont été prononcées :
- A la présidence de la République
Président
du Conseil national de l'Education
Monsieur
Noël Ahonagnon Gbaguidi
- Au ministère de l'Economie et des Finances, en charge de la
Coopération
Directeur
général du Centre national d'investigations numériques
Monsieur
Ouanilo Mèdégan Fagla
Directeur
général de la Société de développement hôtelier du Bénin
Monsieur
Adjélé Aminou Mamam
- Au ministère de la Santé
Conseiller
technique au Partenariat et à la Politique sanitaire
Madame
Annonciat Sèmèvo Aviansou
Directeur
adjoint de la Planification, de l’Administration et des Finances
Monsieur
Yentabou Florent Jacob Akplomè
- Au ministère du Numérique et de la Digitalisation
Secrétaire
général du ministère
Monsieur
Marius Atayi-Guèdègbé
- Au ministère de l'Industrie et du Commerce
Directeur
adjoint de cabinet
Madame
Emilie Tibouté
Conseiller
technique aux Accords internationaux
Monsieur
Benjamin Alanmènou
Conseiller
technique au suivi des Projets
Monsieur
Mohamed Kankou Hamissou
Conseiller
technique au Commerce
Monsieur
Isdine O. Akanni Bouraïma
Directeur
du développement industriel
Madame
Murielle H. Gnamblohou