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Développement en Afrique: L’intégration environnementale, pilier de l’attractivité des économies

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La dimension environnementale est un facteur clé pour promouvoir l’attractivité des économies. Elle devrait bénéficier d'une attention plus approfondie dans les stratégies d’intégration régionale en Afrique, selon une étude de chercheurs de l’université d’Abomey-Calavi.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 04 avr. 2025 à 09h56 Durée 3 min.
#Développement en Afrique

L’intégration régionale joue un rôle déterminant dans l’amélioration de l’attractivité économique des pays africains, d’après une étude menée par Augustin Foster Chabossou et Bernard-Didier Benissan du Laboratoire d’économie publique (Lep) de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin). Cette étude, qui couvre la période 2000-2020 et porte sur un échantillon de 30 pays africains, met en évidence l’impact positif de l’intégration régionale sur l’attractivité économique du continent.

Les travaux révèlent que l’intégration régionale renforce significativement l’attractivité économique des pays africains. Cependant, toutes les communautés économiques régionales ne jouent pas un rôle équivalent. Seules la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) et l’Union du Maghreb Arabe (Uma) se démarquent comme des moteurs de l’attractivité pour leurs pays membres, selon les auteurs.

Les résultats de l’étude démontrent que l’intégration régionale, lorsqu’elle est pleinement exploitée, améliore l’environnement économique et commercial des pays africains, favorisant ainsi un afflux d’investissements étrangers et un dynamisme économique accru.

Parmi les différentes dimensions de l’intégration régionale, notamment commerciale, infrastructurelle et financière, la dimension environnementale est la seule identifiée comme favorisant systématiquement l’attractivité économique des pays africains. Cette découverte souligne la nécessité d’inclure des politiques environnementales ambitieuses dans les stratégies d’intégration régionale.

Pour maximiser l’attractivité du continent, suggèrent les auteurs, il est impératif que les Etats africains accordent une importance accrue à la gestion commune des ressources naturelles et à la transition écologique.

Implications

Pour les auteurs, l’amélioration des infrastructures apparaît comme une priorité, car des infrastructures de qualité sont essentielles pour attirer les investissements et favoriser les échanges intra-africains. La stabilité économique et monétaire joue également un rôle clé. Une politique monétaire cohérente et adaptée aux réalités économiques de chaque région est indispensable pour créer un climat favorable aux affaires. Enfin, la gouvernance économique et la transparence restent des enjeux majeurs. Une meilleure gouvernance et des institutions solides sont nécessaires pour renforcer la confiance des investisseurs.

L’analyse de robustesse menée dans l’étude confirme que l’intégration multidimensionnelle ne produit des effets positifs que lorsqu’elle est accompagnée d’indicateurs régionaux spécifiques. En conclusion, les auteurs recommandent de concentrer les efforts sur la gestion commune de l’environnement, qui apparaît comme un facteur central d’attractivité. L’amélioration des infrastructures et du climat des affaires est également un élément clé pour accroître la compétitivité des économies africaines. Une meilleure coordination des politiques monétaires et financières est essentielle afin d’assurer une stabilité macroéconomique propice aux investissements.

Ainsi, pour rendre les économies africaines plus attractives et compétitives sur la scène internationale, il est primordial que les stratégies d’intégration régionale intègrent ces dimensions de manière cohérente et efficace.