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Forum national des leaders féminins: Les femmes au foyer, un potentiel économique à valoriser

Société
Africain women leaders network Africain women leaders network

Le bien-être économique des femmes au foyer est au cœur d’un forum qui s’est tenu les 3 et 4 avril derniers à Cotonou à l’initiative du chapitre Bénin de l’Africain women leaders network. Au terme des réflexions, des recommandations devront être faites pour améliorer les conditions de cette couche sociale afin qu’elle soit mieux valorisée et que sa contribution au développement soit reconnue.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 07 avr. 2025 à 07h43 Durée 3 min.
#femmes au foyer

A la fois cuisinière, agent d’entretien, blanchisseuse, infirmière pour les premiers soins de santé, principale éducatrice des enfants, chargée de l’économie du ménage, mère, épouse et autres, la femme au foyer joue une multitude de rôles pour l’harmonie dans le ménage et à une échelle plus grande, la cohésion sociale. Elle contribue donc, à sa manière, et pour une marge importante, à l’économie nationale. Seulement, cette partition invisible et non palpable n’est pas reconnue à sa juste valeur.

C’est donc pour changer cette réalité que le chapitre Bénin d’African women leaders network (Awln) a organisé, les jeudi 3 et vendredi 4 avril derniers à Cotonou, un forum. Ces femmes leaders veulent faire évoluer ce fait social en faisant diriger de la meilleure manière l’attention des gouvernants sur ces femmes pour des actions probantes à leur endroit, notamment leur autonomisation.

« Le bien-être de la femme au foyer est un pilier central pour atteindre une véritable égalité entre les sexes et garantir l’autonomisation des femmes dans toutes les sphères de la société. Le bien-être économique de la femme au foyer n’est pas simplement une question d’indépendance financière. Il s’agit d’une question de droit, d’égalité et d’autonomisation », a introduit Alimatou Badarou, président du comité d’organisation du forum. Selon elle, la vulnérabilité que connaît cette frange de la société depuis des lustres doit céder la place au bonheur. Et cela dépendra des réflexions et décisions actuelles.

« Le travail domestique souvent invisible représente un pilier essentiel de nos économies et de nos familles », a déclaré, pour sa part, Huguette Akplogan Dossa, présidente du chapitre Bénin d’African women leaders network. Avec des exemples pris dans certains pays comme l’Afrique du Sud, le Rwanda, la Suède et la France, elle appelle à l’action en favorisant un accès plus large de ces femmes à des ressources financières dont les microcrédits. « Je vous encourage toutes, femmes leaders, à être les porte-voix de ces femmes», a poursuivi la présidente de l’Awln. Huguette Akplogan Dossa n’a pas manqué de saluer les avancées notables constatées ces dernières années avec le vote de plusieurs lois en faveur de la gent féminine pour sa protection et son épanouissement.

Ce tableau de la situation des femmes en général et l’appel à l’engagement pour le bien-être économique de la femme au foyer reçoivent l’adhésion totale de Alice Gambari Adam, représentante de la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance. «Il est temps de reconnaître cette contribution des femmes au foyer à sa juste valeur », a-t-elle fait savoir.

A l'avant-garde de cette lutte, Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la femme (Inf) et marraine de l’événement, se réjouit particulièrement du choix du thème du forum. En fait, il y a quelques mois, dans un débat télévisé, elle évoquait la nécessité de payer un « salaire » aux femmes au foyer. Ce qui a créé des polémiques et suscité des diatribes à son endroit. Tout en reconnaissant l’inadéquation du terme « salaire», elle reste ferme et plus que déterminée dans sa logique. Selon elle, il y a un lien direct entre la dépendance accrue des femmes de leurs conjoints et les violences conjugales. Elle propose que le travail de la femme au foyer soit inclus dans les indicateurs de développement.

« Serrons-nous les reins pour contribuer aujourd’hui à changer la vie des femmes pour qu’elles soient occupées à d’autres combats demain », a lancé la présidente de l’Inf.