Coopération entre interprofessions avicoles: Les aviculteurs béninois à l’école de l’expertise marocaine

Gaston Cossi Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, n’a pas caché sa joie à l’ouverture des travaux de l’atelier de formation initié par l’Interprofession de l’aviculture du Bénin (Iab) au profit de certains de ses membres. Cette séance de renforcement de capacités porte en elle les prémices d’un meilleur rendement au niveau de cette interprofession, a reconnu le ministre. Depuis 2017, l’Iab a conclu avec son répondant du Maroc, la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole du Maroc (Fisa-Maroc), un accord pour profiter de son expertise. C’est dans ce cadre que les experts marocains ont été dépêchés à Cotonou pour cette formation dont le thème est « Management du poulet de chair et de la poule pondeuse en climat chaud, pathologies aviaires et mesures ».

Léon Anago, président de l’Iab, reconnait que « le Maroc est à un niveau de développement très avancé de son aviculture ». C’est pourquoi, précise-t-il, « prenant exemple sur ses modèles de production avicole, nous avons vu juste et bon de conclure un accord de partenariat pour le renforcement des capacités des acteurs de la filière avicole du Bénin ». Ce cadre permet de partir de l’expérience marocaine, pour mieux asseoir le secteur côté béninois. C’est au nom de ce partenariat, rappelle-t-il, que plusieurs promotions de professionnels ont été reçues au Centre de formation avicole de Casablanca avec une prise en charge entière. Au total, à ce jour, 161 professionnels béninois ont bénéficié desdites formations.

La formation qui s’est ouverte, ce jeudi 4 juillet dans les locaux de l’Institut national pour la recherche agricole (Inrab) porte sur plusieurs modules. Les experts marocains entretiendront les participants sur les techniques de conduite d’élevage de poulet de chair et de pondeuse en climat chaud, les principales pathologies aviaires (étiologie, tableau clinique, lésionnel), la biosécurité (principes de base, conception, barrières sanitaires, contrôle des mouvements)... Immunité et système immunitaire, techniques de vaccination et principes de base, adéquation programme de vaccination et épidémiologie font également partie des modules à développer. « À un moment où le gouvernement du Bénin, en soutien aux acteurs et en vue de lancer le développement d'une filière encore à la recherche de ses marques, a pris la courageuse décision de limiter très prochainement les importations des viandes congelées, l’Iab a bien voulu accélérer la mise à niveau des aviculteurs et professionnels de tous les maillons à grande échelle », soutient le président de l’Interprofession. Cela démontre, selon lui, le soutien et l'engagement du gouvernement et impose de la part des acteurs de jouer leur partition en vue d'un renforcement du partenariat, mais aussi et surtout la capitalisation des acquis pour l'épanouissement du secteur.

Mustapha Hasnaoui, directeur du zoopole/avicole de Casablanca, justifie la présence de sa délégation à Cotonou par le besoin de toucher un plus grand nombre en même temps, pour un effet multiplicateur rapide en termes d'impacts. « Les modules à développer sont tout autant choisis conséquemment », rappelle-t-il. Pour lui en effet, le moment est venu, après les premiers acquis des différentes sessions de formation et au regard des enjeux et défis actuels dans le cadre du développement de l'aviculture du Bénin, « que nous allions plus loin dans la mise en œuvre du partenariat entre la Fisa et l’Aib » pour davantage d'actions probantes et concertées. Reconnaissant pour la coopération et la tenue de cette formation, le ministre a aussi annoncé que d’ici la fin de cette année, sera suspendue l’importation de produits à base de volaille. Avec les acteurs de l’Iab, il s’est engagé pour relever le défi de la sécurité alimentaire et de la bonne nutrition au Bénin■