La Nation Bénin...
La
création de la Société béninoise d’infrastructures maritimes et
fluvio-lagunaires ouvre la voie à l’exploitation des richesses maritime et
fluvio-lagunaire pour des services de transport modernes. Une révolution qui
s’organise avec minutie sur la base d’études qui laissent entrevoir d’heureuses
perspectives.
La
Société béninoise d’infrastructures maritimes et fluvio-lagunaires est
désormais effective. Ses statuts ont été formellement appouvés. Par cet acte,
le gouvernement engage une profonde révolution dans le secteur du transport.
Les impacts de cette innovation se déclineront sur plusieurs années avec des
avantages multiples pour les populations.
En
effet, cette société aura pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre les
stratégies, à long terme, de protection de la côte béninoise, qui peuvent
combiner les dragages des fonds marins ou lagunaires, la recomposition du
territoire, et la préservation des espaces naturels.
Elle
s’occupera, par ailleurs, de la construction et de l’exploitation d’un chantier
naval, avec pour responsabilité d’entretenir les engins flottants nationaux et
d’assurer leur navigabilité.
Des
études menées par des chercheurs ont établi que le transport fluvial a été
longtemps utilisé comme voie de pénétration des territoires et mérite
aujourd'hui une attention en tant que future voie de développement des communes
et voie de l'avenir dans le transport des biens et personnes au Bénin. Fort de
cela, le gouvernement s’est engagé dans cette dynamique pour faciliter la
mobilité urbaine. En témoigne le Cadre de politique de réinstallation (Cpr) du
Projet de mobilité urbaine durable du Grand Nokoué (Pmud-Gn), un projet de
transport fluvio-lagunaire dans la plus grosse agglomération du pays regroupant
les villes de Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji et Porto-Novo. Ce dernier vise
à doter l'agglomération du Grand Nokoué d'un système de déplacement multimodal,
intégré et durable, au service du bien-être des populations. Son instruction
par la Banque mondiale impose l’élaboration d’une série de documents de
sauvegarde environnementale et sociale, dont le Cadre de politique de
réinstallation (Cpr) suivant le standard de la Banque.
Des enjeux majeurs
Le
développement du transport maritime et fluvio-lagunaire au Bénin constitue une
stratégie à fort potentiel pour stimuler la croissance inclusive, renforcer
l'intégration territoriale et répondre aux enjeux climatiques. Grâce à sa
façade maritime et à un réseau hydrographique dense, notamment les fleuves
Ouémé, Mono, Couffo, les lagunes côtières, le pays dispose d’atouts naturels
favorables à une mobilité alternative, complémentaire au transport routier.
Sur
le plan économique, ce mode de transport contribue à la réduction des coûts de
logistique et à la fluidification des échanges commerciaux, en particulier pour
les marchandises en vrac ou à faible valeur ajoutée. Il facilite
l’approvisionnement des zones enclavées et renforce le rôle stratégique du port
autonome de Cotonou comme porte d’entrée commerciale de la sous-région. De
plus, il favorise la création d’emplois directs et indirects dans les domaines
de la navigation, de la manutention, de la construction navale artisanale et
des services portuaires.
Sur
le plan environnemental, le transport fluvial et maritime est moins énergivore
que le transport routier et émet significativement moins de gaz à effet de
serre par tonne transportée. Il contribue ainsi à la réduction de l’empreinte
carbone du secteur des transports, à la préservation des routes soumises à de
fortes dégradations et à une meilleure planification territoriale en limitant
les pressions sur les infrastructures terrestres.
De
la même manière, sur le plan social, la relance de la navigation intérieure
permet de mieux intégrer les communautés riveraines dans les dynamiques
économiques régionales. Elle facilite l'accès aux marchés, à l’emploi et aux
services essentiels, en particulier dans les zones lacustres et rurales. Par
ailleurs, les activités induites- commerce fluvial, petits transports, tourisme
lacustre-offrent des opportunités aux jeunes et aux femmes, renforçant ainsi la
cohésion sociale et la résilience locale.
De
fait, la promotion du transport maritime et fluvio-lagunaire au Bénin s'inscrit
dans une logique de développement durable alliant efficacité économique,
sobriété écologique et justice sociale. Sa valorisation exige toutefois des
investissements structurants, une gouvernance adaptée et une sécurisation des
voies navigables pour assurer sa pérennité.
Le Crp, une base solide
Dans
le document du Crp publié en janvier 2025 par la Société des infrastructures
routières et de l’aménagement du territoire, la sous-composante intitulée
Aménagement pour le développement du transport en commun sur voies navigables
(transport lacustre) évoque quelques axes du transport lagunaire. Selon le
document, le service de transport public en commun sur voies navigables
(transport lacustre) est l’une des solutions envisagées pour la modernisation
et la gestion de la mobilité urbaine dans le Gn. Le lac Nokoué a été retenu
comme le plan d’eau le plus indiqué pour abriter ce mode de transport et les
deux (02) axes prioritaires identifiés sont Cotonou - Porto-Novo et Cotonou -
Abomey-Calavi.
A
en croire les études, de façon informelle, le transport lacustre se pratique
actuellement sur ces axes. Il n’est pas structuré, avec des embarcations peu
capacitaires, ne respectant aucune norme, et des gares de fortune. Tous les
aménagements projetés dans le cadre du projet de mobilité urbaine durable dans
le Grand Nokoué sont globalement présentés.
Par ailleurs, le service du transport public routier en commun tel qu’il est projeté, sera déployé sur les corridors prioritaires du territoire du Grand-Nokoué. Deux (02) axes principaux des routes nationales inter Etats (Rnie) sont retenus à cet effet. Il s’agit de l’axe 1 des corridors prioritaires qui est la section nord-sud des Rnie 2 et Rnie 1, qui part de Glo-Djigbé (carrefour Gdiz) et échoue au carrefour Agblangandan (Sèmè-Podji) en passant par l’échangeur de Godomey, le carrefour Cica Toyota, le marché Dantokpa et le carrefour Ciné Concorde, y compris ses bretelles. L’axe 2 des corridors prioritaires est la section de la Rnie 1 partant de Pahou (Ouidah) à l’échangeur Godomey d’une part, puis de carrefour Agblangandan (Sèmè-Podji) à Porto-Novo d’autre part. Ces deux axes sont des voies aménagées existantes, globalement en 2x2 voies + Terre-plein central + trafic local, sauf les sections de carrefour Gdiz au carrefour Missessinto sur la Rnie 2 d’une part et Carrefour Sèmè – Porto-Novo sur la Rnie 1 actuellement en cours de réhabilitation également en 2x2 voies.
Selon ce document, il n’y aura donc pas d’interventions lourdes sur les corridors prioritaires dans le cadre du Pmud-Gn. Les interventions sur les axes des corridors prioritaires porteront sur la réalisation de travaux confortatifs pour améliorer le trafic. Il s’agit, entre autres, des travaux de type réaménagement de carrefours, réhabilitation par resurfaçage de chaussée sur des Accès et Traversées de Cotonou (Atc), aménagement ou réaménagement de trottoirs et de contre-allées, aménagement de cheminements piétons, réhabilitation et renforcement des équipements de sécurité routière, réhabilitation des signalisations horizontales, réhabilitation et centralisation des feux tricolores (Slt/Pcrt), rétablissement de l’éclairage public, etc.