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Développement du tissu industriel: La croissance du secteur secondaire projetée à 9,3 % en 2025

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Le secteur secondaire du Bénin connaît une dynamique de croissance soutenue, avec une projection de 9,3 % pour 2025. Cette accélération marque un tournant significatif dans l’économie béninoise, portée par des projets d’envergure qui renforcent à la fois les infrastructures et le tissu industriel.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 26 févr. 2025 à 05h57 Durée 2 min.
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En 2025, la croissance de la valeur ajoutée du secteur secondaire est estimée à 9,3 %, contre 8,2 % prévu en 2024, selon les Perspectives économiques nationales (Instad-Dge). Depuis plusieurs années, ce secteur affiche une progression notable : 7,3 % en 2023, 7,9 % en 2022 et 9,1 % en 2021. Cette dynamique devrait se poursuivre grâce à l’intensification des travaux de construction et au développement industriel.

Des investissements majeurs sont prévus, notamment dans le secteur des infrastructures. Parmi les projets structurants, la construction de la route de contournement nord de Cotonou devrait fluidifier le trafic et dynamiser l’activité économique régionale. Cette infrastructure de 37 km, complétée par un barreau de liaison de 5,2 km, s’ajoute à d’autres initiatives, dont la phase B du projet Asphaltage, visant à moderniser le réseau routier national.

Le développement du Quartier culturel et créatif de Cotonou (Qcc) et la construction de la Cité financière illustrent également la volonté d’attirer davantage d’investissements étrangers. Par ailleurs, il y a le Programme d'assainissement pluvial des villes secondaires, d’un montant de 325 milliards F Cfa, un projet crucial pour améliorer la gestion des eaux pluviales dans huit villes : Porto-Novo, Sèmè- Podji, Abomey-Calavi, Ouidah, Abomey, Bohicon, Parakou et Natitingou.

Secteur industriel en pleine expansion

Le secteur industriel béninois sera marqué en 2025 par l’entrée en production de 13 nouvelles usines, dont deux unités de textile dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz). Ces installations couvrant la filature et la confection de vêtements, vont créer de nombreux emplois et diversifier les productions, renforçant ainsi l’exportation de produits béninois. Actuellement, sur environ 305 000 tonnes de fibres de coton produites par an, 40 000 tonnes sont transformées localement dans cette zone économique spéciale, selon Létondji Béhéton, directeur général de la Société d’investissement et de la promotion de l’industrie (Sipi-Bénin). Toutefois, la transformation de l’intégralité de cette production nécessiterait l’installation de 28 unités intégrées de textile, pour un investissement estimé à 3,6 milliards de dollars, indique-t-il.

L’industrie énergétique accompagne également cette expansion, avec des investissements visant à renforcer les capacités de production et de distribution d’électricité. Garantir un approvisionnement stable et suffisant est une condition essentielle pour assurer la compétitivité des entreprises béninoises et soutenir la montée en puissance du secteur industriel.

La croissance se réaliserait dans un contexte de maîtrise des prix. L’inflation devrait se maintenir à 2,0 %, bien en dessous de la norme de 3,0 % fixée par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Cette maîtrise de l’inflation, en grande partie due à de bonnes performances agricoles, contribue à maintenir un environnement favorable à la croissance.

Les perspectives pour 2025 sont donc particulièrement optimistes. Toutefois, un défi majeur demeure : garantir que les retombées de cette croissance profitent équitablement à l’ensemble de la population, en particulier en matière de création d’emplois et d’amélioration du bien-être social.