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Développement durable: Grand-Popo au cœur de l’engagement européen

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Les ambassadeurs au Refuge des tortues pour s’imprégner de l’évolution de ce projet Les ambassadeurs au Refuge des tortues pour s’imprégner de l’évolution de ce projet

Une délégation de l'Union européenne a visité, vendredi 28 février dernier, plusieurs projets financés par l'Europe dans la commune de Grand-Popo. De la préservation de la biodiversité à la modernisation du cadastre, ces initiatives illustrent l'engagement de l'Europe pour un développement durable au Bénin.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 10 mars 2025 à 06h42 Durée 3 min.
#développement durable

Grâce à l'appui constant de ses partenaires techniques et financiers, le Bénin renforce sa trajectoire vers un développement durable et inclusif. À Grand-Popo, l'Union européenne et plusieurs de ses États membres multiplient les initiatives pour préserver la biodiversité, moderniser l'administration foncière et dynamiser l'économie locale. C’est dans cette dynamique qu’une délégation de six ambassadeurs européens a visité ces projets, témoignant ainsi de l'engagement soutenu de l'Europe aux côtés du Bénin. La délégation conduite par Stéphane Mund, chef de la délégation de l'Union européenne au Bénin, est composée de Nadège Chouat, ambassadrice de France au Bénin, Joris Jurriëns, ambassadeur des Pays-Bas au Bénin, Joseph Senninger, chargé d’affaires en pied du Grand-duché de Luxembourg près le Bénin et le Togo, Stefan Buchwald, ambassadeur de l’Allemagne près le Bénin et Sandrine Platteau, ambassadrice de la Belgique près le Bénin. Ils ont échangé avec les populations locales sur la mise en œuvre des projets financés par leurs pays respectifs. Cette visite visait à mesurer l'impact des investissements européens sur le terrain et à identifier les défis qui restent à relever. Première étape de cette visite, le Refuge des tortues, après des échanges sur les enjeux de l’aménagement et de la préservation de la biodiversité. Le Refuge des tortues est un symbole de la lutte pour la préservation de la biodiversité. Carlos Mensan Gbewa, président de l'association “Refuge des espèces menacées de la biodiversité” du Mono, a expliqué les efforts menés depuis 1999 pour sauvegarder ces espèces marines menacées par la consommation humaine et les pratiques de pêche. Grâce au soutien du Grand-duché de Luxembourg, le projet bénéficie d'un accompagnement technique et de financements permettant d'assurer une meilleure surveillance des plages de ponte, ainsi qu’une sensibilisation accrue des communautés locales.

 

Renforcer l'économie locale

Les ambassadeurs ont ensuite rencontré les femmes de l'Association villageoise d'épargne et de crédit (Avec), qui fabriquent et commercialisent des nattes artisanales. Ce projet ne se limite pas à une simple activité économique. Il joue un rôle clé dans l'autonomisation financière des femmes et la transmission d'un savoir-faire local. En leur offrant des opportunités de revenus stables, ces initiatives renforcent l'économie locale et participent à la lutte contre la précarité. La visite s'est poursuivie au centre Nonvignon, spécialisé dans la formation en hôtellerie, tourisme et gestion de l'environnement. Ce centre qui reçoit l’appui de l’Agence belge de développement (Enabel), représente un levier important pour l'insertion professionnelle des jeunes en leur fournissant des compétences adaptées aux besoins du marché de l’emploi. L’objectif est de permettre à Grand-Popo de tirer parti de son potentiel touristique tout en intégrant des pratiques respectueuses de l’environnement. La transformation agroécologique était également à l'honneur avec la visite du site de production et de transformation du riz de l’association Matèkpo. Ici, les producteurs adoptent des techniques agricoles durables favorisant la résilience face aux changements climatiques. L’introduction de nouvelles méthodes de culture et de transformation contribue à accroître la productivité tout en réduisant l’impact environnemental. L'engouement des producteurs pour ces pratiques a particulièrement retenu l'attention de la délégation. Autre projet novateur, le développement des activités d'élevage et de grossissement des crabes, qui contribue à la préservation des ressources naturelles locales et  à diversifier les sources de revenus des populations.

Engagement à poursuivre

Jocelyn Ayicoué Ahyi, maire de la commune de Grand-Popo, a souligné l'importance du soutien des partenaires techniques et financiers, dans l’atteinte des objectifs de développement de sa commune. « Sur le plan foncier, la sécurisation des terres est un facteur déterminant pour le développement économique. Le projet de modernisation de l'administration foncière (Pmaf) et le projet de mise à l'échelle du cadastre national (Ppmec), financés par les Pays-Bas, ont permis la sécurisation de 1 758 hectares et l'enregistrement de 9 066 droits fonciers dans la base nationale e-Foncier Bénin », a révélé Jocelyn Ayicoué Ahyi. En facilitant l'accès à la propriété et en réduisant les litiges fonciers, ces initiatives favorisent un climat propice aux investissements et au développement local. Le maire a également insisté sur la nécessité de poursuivre ces efforts afin de consolider les acquis et d'accompagner davantage les populations dans la gestion foncière. Joris Jurriëns, ambassadeur des Pays-Bas, a souligné l'importance du cadastre pour la réduction des conflits fonciers et l'encouragement des investissements, en insistant sur la nécessité de renforcer la sensibilisation des populations à ces enjeux.

Stéphane Mund a rappelé que cette visite s'inscrit dans une démarche plus large d'exploration du Bénin par l'Union européenne. « Nous souhaitions découvrir Grand-Popo et voir l'impact des projets financés. Nous rentrons à Cotonou avec le sentiment d'une belle réalisation qui doit continuer», a-t-il confié. Il a également réaffirmé la volonté de l’Union européenne de poursuivre son appui au développement durable dans la commune, en mettant un accent particulier sur l’adaptation aux défis environnementaux et économiques. De son côté, Sandrine Platteau, ambassadrice de Belgique, a insisté sur la compatibilité entre préservation de l'environnement et développement économique. « Toute cette biodiversité est une véritable source d'activités économiques, notamment dans le tourisme. Grand-Popo a un immense potentiel », a-t-elle reconnu. Elle a aussi plaidé pour un renforcement des synergies entre les différents acteurs impliqués afin de maximiser les bénéfices des projets en cours. À travers ces multiples initiatives, Grand-Popo se positionne comme un modèle de développement durable, soutenu par l'Union européenne et ses États membres. L’enjeu est maintenant de pérenniser ces avancées pour en faire un levier durable de croissance pour la commune et ses habitants.