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Editorial de Paul AMOUSSOU: Banalités consensuelles

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Editorial de Paul Amoussou Editorial de Paul Amoussou

Deux points de méditation pour les hérauts de la paix selon qui toute intervention militaire au Niger est inopportune. Vendredi 9 octobre 2009, le président américain Barack Obama s’est vu attribuer le prix Nobel de la paix, “pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples”, selon l’annonce faite par le jury du prix. Le 1er mai 2011, en Situation room, c’est en locataire de la Maison-Blanche bien déterminé à faire la peau à Ben Laden qu’il a posé pour la postérité, jubilant à la fin de l’opération, car les ‘’boys’’ ont fait mouche en faisant tomber celui qui était alors l’ennemi numéro 1 des États-Unis. Inutile d’épiloguer sur ce que Justin Vaïsse qualifie de ‘’Obama le terrible : les guerres secrètes du prix Nobel de la paix’’ dans son ouvrage ‘’Barack Obama et sa politique étrangère’’.

Par   Paul AMOUSSOU, le 18 août 2023 à 13h37 Durée 3 min.
#éditorial de Paul Amoussou
Le 11 octobre 2019, la grande loterie du Nobel de la paix a tiré le Premier ministre d’Éthiopie Abiy Ahmed «pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale…», se targue le comité Nobel. Peu après, pourtant, Abiy Ahmed s’est retrouvé au cœur d’un conflit armé sanglant au sein de ses propres frontières.
Partant rien que de ces deux exemples, on admet facilement l’usage de la force ou d’armes létales, lorsqu’il vient à s’imposer, et qu’on peut difficilement y déroger, même si les histoires personnelles ou les préférences philosophiques n’y prédisposent. C’est bien la conclusion à laquelle est parvenue la conférence des chefs d’État de la Cedeao face à l’entêtement des putschistes au Niger. Cela ne rend pas pour autant inéligibles au Nobel de la paix, on l’aura compris, Patrice Talon, Alassane Ouattara, Macky Sall ou Ahmed Tinubu, qui ne sont pas de fait non plus les va-t-en-guerre pour lesquels certaines opinions tendent à les faire passer.
L’émotion, forte, sur le continent, l’aura emporté, il est vrai, sur la raison, face à l’option retenue par la conférence des chefs d’État de la Cedeao de devoir, le cas échéant, intervenir militairement contre ces putschistes, afin de rétablir la légalité.
Cependant, la toile (la nouvelle masse populaire, virtuelle, Dieu seul sait pourtant que la masse n’a pas de cerveau) s’enflamme, se prend de commisérations extrêmes et d’empathie pour ‘’le peuple frère’’ nigérien! Déjà si pauvre, et ne devant pas ajouter l’instabilité politique à ses déboires. Chose que beaucoup perdent de vue !
Penser, quitte à dire qu’il est impérieux de mettre un terme à cette vague pagailleuse de coups d’État dans la sous-région, un facteur d’instabilité institutionnelle, est aujourd’hui politiquement incorrect ! Tenir une telle position, assurément, c’est s’exposer à la foudre des bien-pensants, cœur en main et du pacifisme chevillé à la bouche, celle d’une opinion toute dévouée aux banalités consensuelles.n