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Electricité moins chère dans la Gdiz: La stratégie envisagée

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Par   Ariel GBAGUIDI, le 14 sept. 2022 à 06h13
Un mix énergétique d’environ 550 Mw produits rien que pour la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) permettra de vendre de l’électricité entre 40 et 45 F Cfa aux entreprises. Laurent Gangbes, directeur de l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), indique que c’est l’un des points sur lesquels la zone table pour attirer les investisseurs étrangers. L’une des stratégies que met en œuvre le Bénin la travers la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) pour attirer les investisseurs directs étrangers est de vendre son électricité à bas prix. Laurent Gangbes, directeur de l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), informe que c’est l’un des paramètres sur lesquels la zone va s’appuyer pour permettre aux entreprises de réduire les prix unitaires des produits transformés. « On n’a pas encore évolué dans les échanges, mais on va garantir à toutes les entreprises industrielles qui s’installent de l’électricité entre 40 et 45 F Cfa le kilowattheure (kWh). Ça n’existe nulle part en Afrique. Vous-mêmes, vous devez payer aujourd’hui 145 à 150 F Cfa le kWh. En payant 40 à 45 F Cfa, elles seront concurrentielles par rapport aux autres pays. Sur la main-d’œuvre, on a un désavantage en termes de qualifications professionnelles par rapport aux autres pays tels que la Chine, l’Inde,… Mais on aura un gros avantage par rapport au coût d’accès à l’électricité », explique le directeur général de l’Apiex lors d’une rencontre en juillet dernier avec la presse nationale sur le site de la Gdiz. « Vous savez que pour ces grosses industries, poursuit-il, il faut de l’électricité en quantité et en qualité pour éviter que les machines tombent en panne et un coût d’accès qui va permettre de réduire le prix unitaire des produits transformés dans la zone. Ce sont ces éléments qui nous ont conduits à mettre en place ces mesures… ». Infrastructures De l’électricité à 40 ou 45 F Cfa. Pour beaucoup, cela paraît trop beau pour être vrai. Laurent Gangbes développe la stratégie mise en place pour y arriver. « 45 F Cfa le kWh à l’heure actuelle, cela veut dire que l’Etat va devoir subventionner toutes les entreprises de la zone. A minima, si le coût de revient pour la Sbee est de 110 F Cfa, l’Etat devra subventionner 110 F moins 45 F, soit 65 F. Donc, à chaque fois qu’une industrie s’installe, ça veut dire qu’on greffe le budget de l’Etat. Mais cela va coûter trop cher à l’Etat de devoir faire ça. Ce n’est pas ce que nous voulons faire. C’est la raison pour laquelle, il est prévu la construction de la centrale de Maria Gléta II qui va être installée non pas à Maria Gléta mais à l’intérieur de la zone», précise Laurent Gangbes. Et cette centrale produira environ 145 Mw. De plus, dit-il, il est prévu l’installation des panneaux solaires sur tous les toits des entrepôts de la zone, qui vont produire à peu près 100 Mw. A cela, s’ajouteront 1 200 ha de parc solaire contigu à la zone. Ce qui fait un total de 550 Mw de mix énergétique rien que pour la zone. « Cela veut dire que dans cette zone, il y aura plus de capacité d’énergie que dans tout le Bénin », fait observer le directeur de l’Apiex. Il rassure qu’il y aura de l’électricité en quantité, en qualité et à bas prix. « Quantité parce qu’on n’aura plus de problème d’énergie. Qualité parce qu’on élimine le risque de transport d’énergie du fait que la centrale est dans la zone et donc on augmente la qualité. En termes de coût, vous pouvez avoir l’énergie solaire à 20 F, 25 F Cfa le kwh sans batterie. Avec un système de batterie, c’est un peu plus cher. Et là, du fait qu’on aura du thermique à 145 Mw qui est plus cher et du solaire qui est entre 20 F et 25 F Cfa, le mix énergétique va permettre d’avoir un prix fixé dans l’intervalle de 40 à 45 F Cfa le kwh. Donc, on pourra servir de l’énergie pratiquement à prix coûtant sans que l’Etat soit amené à subventionner», détaille Laurent Gangbes. Le premier responsable de l’Apiex fait noter qu’en général, aucun pays en Afrique n’offre l’énergie à ce prix dans une zone industrielle. Vendre l’électricité à bas prix est ainsi un élément supplémentaire sur lequel le Bénin mise pour attirer encore plus d’investisseurs directs étrangers dans la Gdiz, car « l’électricité, affirme Laurent Gangbes, influe parfois jusqu’à 50 % sur le coût de revient du produit »?