La Nation Bénin...
Le second tour de l’élection présidentielle a dévoilé son secret. Les résultats issus des urnes et dont la proclamation des grandes tendances a été faite par la Commission électorale nationale autonome, lundi 21 mars, sont sans appel. En attendant la Cour constitutionnelle, pour la proclamation des résultats provisoires et définitifs, les syndicalistes font un inventaire des défis qui attendent Patrice Talon, le successeur de Boni Yayi à la Marina.
Plus de doute, ni de crainte, à moins d’un cataclysme. Patrice Talon est le nouveau président de la République du Bénin. Le nouvel homme fort qui héritera du fauteuil présidentiel à partir du 6 avril prochain, devient ainsi le 4è président élu du renouveau démocratique.
La Commission électorale nationale autonome (Céna), a donné les grandes tendances dans la journée du lundi 21 mars. Lesquels confirment celles issues des décomptes des voix du scrutin du dimanche 20 mars.
En attendant, la Cour constitutionnelle, institution habilitée à confirmer ou infirmer les résultats proclamés par la Céna, la liesse populaire est sans précédent au Bénin.
Maturité de la démocratie
Pour le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Paul Essè Iko, l’élection de Patrice Talon, au-delà de la victoire qu’elle constitue pour la classe ouvrière, est la preuve de la maturité de la démocratie béninoise. Il décerne un satisfecit à la jeunesse et à l’ensemble des travailleurs pour la veille citoyenne qu’ils ont menée depuis la proclamation des résultats du premier tour.
Tirant des enseignements de l’élection présidentielle, Paul Essè Iko salue la maturité du peuple béninois. «Désormais, on peut comprendre que le peuple et tous les travailleurs sont unis pour la consolidation des acquis démocratiques. Nous devons comprendre que les jeux sont faits et que la nation béninoise forme un ciment en faveur de l’unité nationale», se réjouit-il.
Se fondant sur les tendances annoncées par la Céna, (65,39% en faveur de Patrice Talon, contre 34,61% pour Zinsou), le secrétaire général de la Cstb souligne que les Béninois ont empêché la recolonisation de leur pays.
Mais aussitôt les grandes tendances données par la Céna, le secrétaire général de la Cstb, lance déjà un appel aux travailleurs à la veille citoyenne et à la lutte en faveur de la bonne gouvernance, en vue de la satisfaction des problèmes essentiels du peuple. Pour lui, le nouveau président de la République doit faire de l’impunité, de la transparence et de la bonne gouvernance, son bréviaire. «Si nous avons dit non à Lionel Zinsou, c’est parce qu’il constituait une continuité de l’œuvre dévastatrice du régime finissant qui n’a pas compris qu’il menait un combat d’arrière garde ». Patrice Talon doit donc se démarquer de la gestion du président sortant en marquant véritablement la rupture par rapport au régime finissant.
Lumière sur certains dossiers
Paul Essè Iko exige également que la lumière soit faite sur les dossiers, Icc services, Cen-Sad, affaires Dangnivo…
Aussi, les défis qui attendent le nouveau président sont-ils énormes. L’une des patates chaudes qui lui sera servie constitue également les revendications portant sur l’annulation des concours frauduleux, du rapportage du décret portant indemnisation de certains hauts fonctionnaires de l’administration publique.
Le secrétaire général de la Confédération des Organisations des syndicats indépendants du Bénin (Cosi-Bénin), Noël Cossi Chadaré, lui, souhaite que ces différentes revendications soient mises sur le tapis dès l’installation du nouveau président. Selon lui, le Nouveau départ commence par la mise en place d’une commission d’enquête pour élucider les concours frauduleux. «Le challenge commence par le rapportage du dernier décret, à effet rétroactif qui octroie des primes faramineuses à certains cadres des ministères. Si rien n’est fait par rapport à ces différents points soulevés, ce sera la pierre d’achoppement entre la classe ouvrière et le président Patrice Talon», avertit-il.
Pour éviter des couacs dans la gouvernance du nouveau président, le secrétaire général de la Cosi-Bénin souhaite que les meilleures décisions soient prises en faveur du secteur de la santé, de l’éducation et qu’il fasse du dialogue social, le socle de sa gestion ?