En attendant les chiffres officiels, le pouvoir aux médias sociaux
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Collaboration extérieure, le 11 janv. 2023
à
07h36
Dans l’attente de la proclamation par la Commission électorale nationale autonome (Cena) des grandes tendances des élections législatives du dimanche 8 janvier dernier, les partis politiques et leurs militants déploient beaucoup d’énergie sur les médias sociaux. La toile est en proie à une deuxième bataille, après celle des urnes, menée par des chapelles politiques épaulées par leurs communicants et plusieurs influenceurs web.En attendant la proclamation des tendances provisoires par la Cena, la bataille pour les sièges du parlement fait rage sur les réseaux sociaux. A peine les bureaux de vote ont fermé, dimanche dernier, que les chaudes discussions ont repris. Au menu des débats, la question du vainqueur. Qui l'a emporté ou qui remportera tel ou tel siège ? Conformément à la décision de l’autorité de régulation des médias, les organes de presse ne sont pas autorisés à publier des chiffres ou des statistiques en rapport avec les élections. Alors, les partis politiques se tournent vers les réseaux sociaux, cela par le biais de militants et de web activistes. La mouvance et l'opposition s'affrontent à coups de chiffres. Dans les différents forums et espaces de discussions sur Internet, la bataille fait rage. Les empoignades sont sans merci. A cela s'ajoutent les déclarations de leaders politiques. Des déclarations largement relayées par les internautes. L'opposition demande de respecter le verdict des urnes, la mouvance réclame la victoire. Mieux, les deux blocs de la mouvance présidentielle s’arrogent la première place. Tout se passe comme si chaque camp voudrait avoir l'opinion acquise à sa cause et s'en faire juge à la place des organes officiels de gestion des élections que sont la Cena et la Cour constitutionnelle. En tout cas, force est de constater que les chaudes empoignades durant la campagne électorale n'ont visiblement pas suffi. Les discussions, les arguments, les chiffres, les soupçons de fraude vis-à-vis de l'adversaire ont toujours cours. Certains arguments, opinions des militants et des responsables de partis tendent même à mettre pression sur l'institution en charge de l'organisation des élections. Cette attitude des différents partis politiques témoigne-t-elle d'une méfiance vis-à-vis de la Cena, ou s'agit-il d'une manœuvre de manipulation, d'intimidation, voire de chantage ? Chaque camp voudrait-il associer le peuple à sa stratégie de communication post-scrutin ? Qui a raison, qui a tort ? Nul ne saurait le dire. A l'heure actuelle, le peuple se retrouve pris en otage par la guerre de chiffres non officiels et d'arguments de toutes sortes. En attendant et loin de ce tohu-bohu, les institutions habilitées à vérifier les chiffres sortis des urnes s'affairent avec toute la sérénité requise. Les travaux de réception et de traitement des procès-verbaux et feuilles de compilation sont en cours à la salle informatique de l’institution chargée d’organiser les élections. D’ailleurs, son président avait affiché sérénité et optimisme le jour du vote en affirmant que les dysfonctionnements lors du processus sont minimes et ne sauraient entacher la crédibilité des résultats.
Satisfécit général
L’ambiance post-scrutin est à la satisfaction générale. Les opérations de vote ont laissé un vent de satisfaction perceptible dans tous les camps. Du côté des populations, c’est la joie d’avoir pu exprimer son droit de vote. D’ailleurs, sur les médias sociaux, les jeunes en l’occurrence saluent l’engagement du régime à mettre en place les conditions de consolidation de la démocratie au Bénin. Quant aux partis politiques, ils expriment leur satisfécit en dehors de quelques récriminations parcellaires. Dans la même veine, la mission d’observation déployée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est réjouie des bonnes conditions de déroulement du processus électoral. La mission salue à juste titre le climat apaisé qui a caractérisé le scrutin du dimanche dernier félicitant toutes les parties prenantes. Faisant de son côté le point de sa mission d’observation, la Plateforme électorale des organisations de la société civile fait constater que les opérations de vote se sont déroulées dans l’ordre et la discipline malgré quelques incidents. Notons que la plateforme a déployé plus de 700 observateurs dans 546 arrondissements?
Par Jonas DETONDJI (Coll ext.)