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Gestion de la réserve de W-Arly-Pendjari : l’état des lieux présenté à l’Union européenne

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Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 10 mai 2022 à 08h59
Une délégation de l’Union européenne (Ue) conduite par son ambassadrice au Bénin était, mardi 3 mai dernier, à la base du programme de la Réserve de biosphère transfrontalière W-Arly-Pendjari (Rbt-Wap) à Alfa-Koara, dans la commune de Kandi. Outre une présentation de l’état des lieux, cette descente initiée dans le cadre de la « Semaine de l’Europe » du 2 au 5 mai dernier, a également permis aux membres de la délégation de s’informer par rapport à la situation d’insécurité qui limite les activités au niveau des parcs W et Pendjari au Bénin. L’Union européenne (Ue) accorde une grande importance à la conservation et la protection de la biodiversité des écosystèmes de la Réserve de biosphère transfrontalière W-Arly-Pendjari (Rbt-Wap). D’où sa grande implication, en termes de réalisations, pour accompagner le Bénin, le Burkina Faso et le Niger dans sa gestion durable. Conduite par son ambassadrice au Bénin, Sylvia Hartleif, sa délégation composée des ambassadeurs de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas, de la Belgique et de la Suède, ainsi que des chefs de coopération, d’équipe, directeurs et chargés de programme ou de mission, était à sa base à Alfa-Koara, dans la commune de Kandi, mardi 3 mai dernier. Ils sont allés toucher du doigt les réalités du terrain. En effet, c’est la Giz qui, sur financement conjoint de l’Ue d’un montant de 15 millions d’euros et de la Coopération allemande, met en œuvre le programme. Depuis 2020, il y a eu un financement additionnel du Bmz. C’est pour renforcer les actions dudit programme, en matière de préservation du climat au Bénin à travers l’Initiative pour la technologie et le climat (Dkti). Face aux actes d’insécurité devenus de plus en plus récurrent dans ces parcs, il s’agit également de contribuer à renforcer la résilience des populations riveraines contre l’extrémisme violent. C’est à travers la transformation du sésame, du miel, des feuilles de baobab, l’éducation environnementale avec la formation des écoliers et élèves, l’agroforesterie, le reboisement et la régénération naturelle assistée. Les membres de la délégation ont donc pu apprécier les différentes activités organisées autour des parcs nationaux. L’objectif est d’occuper les populations riveraines afin que ces parcs ne subissent plus leurs pressions. C’est ce qui a permis à African Park Network (Apn), avec la détermination du gouvernement béninois de ne pas se laisser déborder par les attaques djihadistes, de restaurer la faune du parc de Pendjari. Même si, depuis quelques mois, les actions sont limitées avec les pistes souvent minées, les efforts sont également en cours du côté du W. « Avec les attaques terroristes qui se sont multipliées autour des aires protégées, il n’y a d’ailleurs plus de surveillance dans celles du Niger et du Burkina Faso, laissant le champ libre aux braconniers, éleveurs, agriculteurs et coupeurs de bois de les prendre d’assaut. Ce qui a permis aux terroristes de s’y installer allègrement », confie le représentant des Ong intervenant dans les périphéries desdits parcs au Bénin, Bassarou Bio Yacoubou. Ayant pris la mesure de la situation, poursuit-il, l’Ue a apporté un appui remarquable pour accompagner l’Etat béninois dans la gestion de ses parcs. Sans ce soutien, reconnait-il, la situation serait pire. Les membres de la délégation ne se sont pas empêchés de poser quelques questions aux acteurs impliqués dans la gestion des parcs. Ces derniers ont alors saisi l’occasion, pour leur exposer les défis à relever afin que la sécurité soit restaurée. En 2020 et 2021, on a respectivement enregistré trois et sept interventions de la part des djihadistes à l’intérieur de ces parcs. Au cours des quatre premiers mois de cette année, on en dénombre déjà une quarantaine.