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Gestion des autorités de réglementation nucléaire: Cotonou accueille une réunion régionale

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Des experts réunis à Cotonou pour la réunion régionale sur les sys- tèmes intégrés de gestion des autorités de régulation nucléaire. Des experts réunis à Cotonou pour la réunion régionale sur les sys- tèmes intégrés de gestion des autorités de régulation nucléaire.

Une réunion régionale de haut niveau sur l’élaboration des systèmes intégrés de gestion des autorités de réglementation nucléaire se tient à Cotonou du 2 au 6 juin. Soutenue par l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea), cette rencontre regroupe 25 Etats et vise à harmoniser les outils de supervision de la sûreté radiologique et de la sécurité nucléaire.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 05 juin 2025 à 07h14 Durée 3 min.
#réglementation nucléaire

Une réunion régionale de haut niveau sur l’élaboration des systèmes intégrés de gestion des autorités de réglementation nucléaire s’est ouverte lundi 2 juin à Cotonou, avec la participation d’experts venus de 25 pays membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea). Cette session technique vise à accompagner les Etats africains dans la mise en place ou le renforcement de leur système intégré de gestion, indispensable pour une régulation efficace de la sûreté radiologique, de la sécurité nucléaire et de la protection contre les risques liés aux matières radioactives. Elle s’inscrit dans une dynamique globale de prévention, de sécurisation et de conformité aux normes internationales. « Le système intégré de gestion est indispensable dans les autorités de réglementation parce qu'il y a quatre aspects fondamentaux : la sûreté, la sécurité, les garanties et la gestion des dommages», a expliqué Kuassi Marcellin Amoussou-Guenou, secrétaire permanent de l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr) du Bénin, structure hôte de la rencontre.

En effet, le système intégré permet de coordonner plusieurs dimensions souvent contradictoires. Il s’agit de garantir à la fois l’accès contrôlé aux matières radioactives pour des usages civils, tout en empêchant leur usage à des fins malveillantes, terroristes ou militaires. Il faut aussi assurer que les installations respectent les normes de sûreté, tout en prévoyant des mécanismes de réparation ou d’intervention en cas d’incident nucléaire. « Sans des procédures clairement établies avec des interfaces précises entre les différentes fonctions, ces objectifs ne peuvent pas être atteints de manière cohérente. Le système intégré de gestion permet justement cette intégration entre les impératifs de sûreté et de sécurité », a précisé Kuassi Marcellin Amoussou-Guenou.

Volonté politique

Cette réunion régionale s’inscrit dans la continuité d’initiatives législatives et réglementaires prises par le Bénin depuis 2016 pour encadrer l’usage des rayonnements ionisants sur le territoire. Le préfet maritime, le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, à l’ouverture des travaux, a rappelé les avancées enregistrées au Bénin. « Dès 2017, une loi spécifique sur la sûreté radiologique et la sécurité nucléaire a été votée. Elle a été suivie par une série de décrets d'application adoptés entre 2019 et 2025, touchant plusieurs secteurs », a-t-il souligné. Le gouvernement, en autorisant l'organisation de cette réunion en Conseil des ministres du 23 avril 2025, réaffirme ainsi son engagement pour la sécurité nucléaire. L’objectif est de doter le pays d’un cadre réglementaire robuste et de permettre à l’Ansr de jouer pleinement son rôle de régulateur. Durant les cinq jours de travaux, les participants vont s’outiller sur la méthodologie d’élaboration du système intégré de gestion, à travers des sessions pratiques et des partages d’expériences. Pour les pays qui ne disposent pas encore d’un tel système, cette rencontre est une opportunité unique de commencer leur processus avec l’accompagnement de l’Aiea et le soutien des pairs. Le Bénin, qui a déjà élaboré son système intégré en 2023, profite de cette réunion pour l’actualiser grâce à l’expertise internationale. « A la fin de ces travaux, les Etats représentés seront mieux préparés à intégrer les meilleures pratiques dans leurs politiques nationales. Cela contribue à l’objectif ultime de protéger les populations et l’environnement contre les risques liés au nucléaire civil», a souligné le préfet maritime Fernand Maxime Ahoyo.