C'est une radioscopie du pays que Patrice Talon, président de la République, a faite, vendredi 22 décembre dernier, au cours d'un entretien télévisé. Le chef de l'Etat a fait l'état des lieux et constate, preuves à l'appui, que même si ce n'est pas encore l'éldorado, les choses vont mieux que par le passé. « Nous venons de si loin. De manière globale, en voyant tous les secteurs de vie aujourd'hui, je me dis avec fierté que le Bénin va bien », déclare-t-il avant de relativiser. « C'est vrai, le monde va mal mais le Bénin arrive à tirer son épingle du jeu. C'est ça qui fait que des pays nous envient. Ce n'est pas parce que le Bénin est déjà un paradis. Mais nous progressons. Je compare le Bénin d'aujourd'hui au Bénin d'hier et je dis avec fierté que nous progressons parce que nous ne reculons pas ». Le Bénin d'hier, c'est celui d'un manque criant d'infrastructures, d'absence de leadership éclairé et d'actions méthodiques. « Je continue d'affirmer que le Bénin avance parce que nous ne reculons pas. Nous avançons. Hier, tout manquait; les villes, notamment les villes urbaines sont inondées à la moindre saison des pluie. L'assainissement, l'asphaltage on n'a jamais connu cela à ce haut niveau. Vous achetez une voiture, il y a dix ans, au bout de 4 à 5 ans, vous tombez en panne parce qu'il n'y a pas de rues, les rues ne sont pas asphaltées », a-t-il illustré.
Conscient que tout n'est pas rose, le chef de l'Etat comprend les insatisfactions de ses concitoyens. Il l'explique d'ailleurs aisément. « La vie est de plus en plus chère en raison de la conjoncture internationale et les denrées que nous produisons ici, même si les prix n'augmentent pas beaucoup, une bonne partie nous vient de l'extérieur et l'augmentation des revenus n'est pas à la hauteur du coût de la vie. Donc c'est légitime que les Béninois affichent que les progrès ne sont pas encore à leur niveau pour améliorer leur pouvoir d'achat », fait savoir Patrice Talon avant d'ajouter que « La nature humaine est exigeante, et c'est d'ailleurs cela qui fait avancer le monde. Ce n'est pas parce que nous avons des routes, d'électricité et d'eau, une offre de santé, de l'éducation qui fonctionne mieux que nous allons applaudir des deux mains et dire que la vie est belle, tout peut s'arrêter. Je comprends, j'approuve les citoyens qui nous mettent la pression pour que les choses aillent encore plus vite et que chacun sente dans son assiette que le progrès se ressent partout ».
A l'instar des populations, le président de la République est aussi impatient. Il voudrait bien que le processus de développement aille à un rythme plus accéléré. Mais les contingences du moment ne le permettent pas. Néanmoins, il annonce de bonnes perspectives pour les mois à venir.
Politique
Patrice Talon sera-t-il en première ligne pour les prochaines élections générales ? C'est plus que certain. Il rassure qu'il sera très actif dans les tractations pour le choix de son successeur. Ceci pour s'assurer que les acquis de ses deux mandats ne s'évaporent. Mais pour l'heure, cette échéance est encore loin. Du moins, selon lui, les partis politiques doivent rester au cœur des élections. Ce sont eux qui devront choisir les candidats. Ce serait ainsi une mise en œuvre parfaite de la réforme du système partisan.
Oswald Homéky, ancien ministre des Sports, l'a appris à ses dépens quand il s'est prononcé ouvertement pour une candidature pour la présidentielle de 2026. Le chef de l'Etat, tout en reconnaissant à tous le droit de se porter candidat, soutient qu'il n'a pas l'habitude de promouvoir ses amis et sa famille dans la gestion des affaires publiques.