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Intervenant au Bénin depuis des années: Le Japon dans une coopération de développement

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L’ambassadeur du Japon près le Bénin, Hideki Uezono, a effectué, vendredi 19 décembre, une visite de terrain sur des infrastructures financées par la coopération japonaise. Cette descente a permis de mesurer l’impact de l’appui nippon sur le développement au Bénin.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 22 déc. 2025 à 01h18 Durée 3 min.
#Japon

La coopération entre le Japon et le Bénin s’illustre par des réalisations visibles et durables. C’est dans ce cadre que l’ambassadeur du Japon près le Bénin, Hideki Uezono, a conduit, vendredi 19 décembre, une visite de terrain sur deux infrastructures majeures offertes au pays. Une démarche qui s’inscrit dans une dynamique de suivi, d’évaluation et de dialogue avec les bénéficiaires des projets soutenus par l’aide japonaise.

Première étape de cette tournée, le Collège d’enseignement général (Ceg) d’Okoun-Sèmè. L’établissement scolaire a bénéficié, en septembre 2020, d’un don japonais portant sur la construction d’un module de quatre salles de classe en matériaux définitifs et entièrement équipées. D’un coût de plus de 41 millions de francs Cfa, cette infrastructure a profondément transformé le cadre d’apprentissage au sein du collège. Pour Salomon Zannou, directeur dudit  collège, l’impact du projet est indéniable. « Avant la construction de ce module, notre établissement souffrait d’un manque criant de salles de classe. Il y avait des classes volantes, des effectifs pléthoriques et parfois, les enseignants et les élèves se retrouvaient sous les arbres pour assurer les cours », a-t-il rappelé. Depuis l’érection de ces salles, les conditions pédagogiques se sont nettement améliorées, même si les besoins restent importants. Avec environ 1 500 apprenants pour 17 salles de classe, dont seulement 12 en matériaux définitifs, l’établissement demeure confronté à un déficit d’infrastructures et à l’absence de clôture, source d’insécurité. Au nom de ses camarades, Doloresse Azo a exprimé sa reconnaissance tout en plaidant pour un accompagnement supplémentaire. « Chaque salle de classe construite est une porte ouverte vers l’espoir. Nous sollicitons humblement votre soutien pour la construction de nouvelles salles et la réalisation d’une clôture sécurisée », a-t-elle imploré, soulignant l’importance de l’éducation comme fondement du développement.

Plusieurs domaines couverts

Après Okoun-Sèmè, la délégation japonaise s’est rendue à l’Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et du sport (Injeps) à Adjarra. Inauguré en janvier 2017, le gymnase moderne de judo, doté de tatamis aux normes internationales, a été réalisé grâce à un financement japonais de plus de 45 millions de francs Cfa. Cette infrastructure constitue aujourd’hui un pilier essentiel de la formation sportive au Bénin. Selon Arnold Gbaguidi, directeur adjoint chargé des Affaires académiques à l’Injeps, ce gymnase joue un rôle central dans le fonctionnement de l’institut. « Le Japon contribue énormément au développement des activités à l’Injeps. Ce gymnase permet à nos apprenants de pratiquer le judo dans des conditions professionnelles, sans se déplacer jusqu’à Porto-Novo », a-t-il expliqué. Toutefois, la massification des effectifs pose de nouveaux défis. Le site d’Adjarra, qui s’étend sur 20 hectares, est appelé à accueillir l’ensemble des étudiants, rendant nécessaire l’extension des infrastructures existantes.

S’exprimant à l’issue de la visite, l’ambassadeur Hideki Uezono a souligné la portée stratégique de ces investissements. « Ce module de quatre salles de classe a permis d’améliorer significativement les conditions d’apprentissage des élèves et le travail des enseignants. Il traduit l’engagement constant du Japon en faveur du développement des ressources humaines en Afrique », a-t-il affirmé. Concernant le gymnase de judo, il a mis en avant l’attachement du Japon à la formation de la jeunesse béninoise et à la promotion du sport comme vecteur de discipline et de cohésion sociale.

Au-delà de l’éducation et du sport, la coopération japonaise couvre de nombreux secteurs au Bénin, notamment la santé, l’agriculture, l’environnement, l’eau, la culture et les infrastructures. Le projet le plus récent reste la construction de l’échangeur du carrefour Vèdoko à Cotonou, lancé le 28 octobre 2025. Financé à hauteur de 15,28 milliards de francs Cfa dans le cadre de l’aide financière non remboursable du Japon, cet ouvrage vise à fluidifier la circulation et à renforcer l’efficacité de la capitale économique.

Cette visite de terrain intervient dans un contexte particulier où l’année 2025 marque le 65ᵉ anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Japon et le Bénin. À travers ces projets structurants, Tokyo et Cotonou confirment une coopération fondée sur la confiance, la solidarité et la recherche d’un développement durable au bénéfice des populations.