La Nation Bénin...
Expert
en communication et dirigeant d’entreprise, Léon Anjorin Koboudé est un fervent
défenseur de la responsabilité sociétale des entreprises (Rse) et de la
promotion des droits des femmes. Dans cet entretien, il analyse le thème de la
Journée internationale des droits des femmes 2025, donne son avis sur la
question de l’égalité et partage sa vision d’une société plus juste et
inclusive.
Que vous inspire le thème de la Journée internationale des droits des femmes 2025: «Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation » ?
Ce
thème est pertinent, car il souligne la nécessité d’aborder l’égalité et
l’autonomisation comme des éléments fondamentaux des droits des femmes. L’accès
aux droits permet une évolution sociale et économique. Une femme autonome ne
bénéficie pas seulement à elle-même, elle contribue aussi au développement de
la société.
Lorsqu’on progresse sur les droits des femmes, on avance vers un modèle de développement plus équilibré et inclusif. Il est essentiel de faire comprendre le lien entre l’égalité des sexes et le progrès socio-économique du pays.
Certains estiment que les hommes freinent l’autonomisation des femmes. Pour eux, l’égalité passe par une guerre des sexes. Quelle est votre position ?
Je
ne crois pas à une opposition des sexes comme moyen de promouvoir les droits
des femmes. L’égalité est une question de justice sociale et doit être portée
par tous. La guerre des genres peut, au contraire, freiner la cause.
Je prône plutôt la sensibilisation, l’adoption et l’application de lois favorables aux femmes ainsi que leur accès à des postes décisionnels. L’éducation des jeunes, garçons comme filles, est aussi essentielle pour bâtir une société plus équitable.
Comment percevez-vous l’évolution de la femme dans votre secteur d’activité ?
Dans
les métiers de la communication, des relations publiques et du conseil, la
présence féminine est de plus en plus forte. De nombreuses femmes sont des
dirigeantes ou consultantes, bien que les inégalités persistent.
L’égalité
professionnelle reste un défi. Il existe encore des écarts salariaux, des
discriminations à l’embauche et des freins à l’évolution des femmes dans
certaines entreprises. Si nous voulons une société plus juste et prospère, nous
devons agir pour réduire ces écarts et garantir aux femmes des opportunités égales.
Comment évaluez-vous l’évolution des droits et de l’autonomisation des femmes au Bénin ces dernières années?
Il
y a eu une progression, certes lente, mais réelle. L’adoption de plusieurs
textes de lois et la création de l’Institut national de la Femme (Inf) sont des
avancées majeures. Cet organisme, doté de la personnalité juridique et de
l’autonomie financière, joue un rôle clé dans la promotion des droits des
femmes.
D’ici une décennie, les actions de l’Inf, combinées à celles de la société civile, permettront une avancée significative pour les femmes béninoises. Cependant, pour une égalité réelle et durable, il est nécessaire de poursuivre les efforts en matière d’éducation, de sensibilisation et de renforcement des lois existantes.