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La pertinence des assises

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L’avenir du secteur minier et énergétique préoccupe le Bénin et la Cedeao L’avenir du secteur minier et énergétique préoccupe le Bénin et la Cedeao

Le Bénin accueille, du 22 au 24 février 2024, la 4e édition du Forum des mines et du pétrole de la Cedeao (Ecomof). En prélude à l’évènement, Samou Séidou Adambi, ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, et Amadou Diongué, représentant résident de la Cedeao, ont organisé une conférence de presse, ce jeudi 14 décembre, à Cotonou, pour expliquer la pertinence de l’évènement.  

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 15 déc. 2023 à 02h50 Durée 4 min.
#La pertinence des assises

L’Afrique veut engager sa transition énergétique et minière. Le 4e Forum dédié à la problématique se veut un espace de réflexion et de dialogue pour l’aider à amorcer cette marche. En prélude à l’évènement, Samou Séidou Adambi, ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, et Amadou Diongué, représentant résident de la Cedeao au Bénin ont expliqué à la presse les enjeux.

Le Bénin est très heureux d’abriter ce forum. « C’est la première fois que notre pays accueille un évènement de la Cedeao de cette dimension », apprécie Samou Séidou Adambi.

Le continent regorge d’énormes potentialités énergétiques et minières, mais il apparaît toujours comme le cordonnier mal chaussé.  Ses dirigeants membres de la Cedeao sont prêts à corriger le tir.

« L’Afrique ira à la transition énergétique, mais à sa manière. Pour l’Afrique, l’énergie est une nécessité. Quand on sait que notre continent pollue à peine 4 %, nous sommes aujourd’hui en droit, sans réparation de la part des pollueurs, d’aller chercher la façon la plus intelligente pour développer notre continent. On ne saurait le contraindre à y aller au même rythme que les pollueurs », assure le ministre.

Le défi s’impose au regard des écarts en matière énergétique sur le continent. D’où le coup de gueule de Samou Séidou Adambi. « En Afrique, plus de 60 % des populations n’ont pas accès à l’énergie. Nous sommes conscients que les affres des changements climatiques n’épargnent aucun pays, mais nous avons l’obligation d’exploiter de façon responsable les ressources dont notre continent est doté pour amorcer le développement énergétique pour le bien-être de nos compatriotes », indique-t-il.

Au même moment qu’il analyse le paradoxe énergétique que vit le continent, le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines digère mal cette situation.

« Comment comprendre que le Niger, le Burkina, le Bénin, le Nigeria n’ont pas encore suffisamment d’énergie alors que la source de cette énergie se trouve au Niger ? Le sous-sol africain est le plus riche, mais en même temps le plus pauvre par rapport à la jouissance de ses ressources. Il faut que ça s’arrête», lance-t-il.

Selon lui, ce retard des dirigeants à la décision et à l’action doit cesser d’être un obstacle au changement de cap énergétique du continent. « Toutes les conditions sont réunies pour relever ce défi. Le Niger seul suffit en termes d’espace et de ressources. Il nous faut mutualiser nos efforts pour aller de l’avant », soutient-il.

Le défi peut être relevé si tous les acteurs y travaillent ardemment. « Le moment est arrivé pour que nos réflexions aillent dans ce sens. Nos ressources naturelles doivent d’abord nous servir avant que nous ne pensions à exporter le surplus », insiste le ministre.

Amadou Diongué, représentant résident de la Cedeao au Bénin, partage ce mot d’ordre. « Il est temps que nous puissions arriver à transformer nos ressources. Nous avons le nécessaire pour ça », se convainc-t-il.

Le 4e Forum nourrit cette noble ambition. « Qu’il s’agisse du gouvernement, des acteurs privés, de la société civile, des experts et décideurs, …chacun doit apporter du sien à cette œuvre », exhorte Samou Séidou Adambi. Cet engagement sera bénéfique à toute l’Afrique.