La Nation Bénin...
La
Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi a
célébré, ce samedi 22 mars, la Journée internationale des droits des femmes. Portant
sur le thème «Voix de la femme et leadership féminin en droit et en science
politique: briser le silence, construire l’excellence», cette journée a mis en
avant l’impératif de l’égalité des sexes dans ces disciplines clés.
Malgré
les avancées en matière d’égalité des sexes, les femmes restent
sous-représentées dans les sphères de décision, freinées par des barrières bien
réelles. Discriminations systémiques, préjugés persistants et accès limité aux
responsabilités continuent d’émousser leur ardeur à s’affirmer.
Une
réalité qui interpelle et justifie la nécessité de briser le silence pour
construire l’excellence. C’est dans cette vision que les étudiants de la
Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi ont
initié cette célébration marquée par une série d’échanges et d’activités visant
à sensibiliser à l’importance de la présence féminine dans les sphères
juridiques et politiques.
Stanislas
Luc Metchri, président du Bureau d’union d’entité de la Faculté de droit et de
sciences politiques, a rappelé le rôle essentiel des femmes dans l’évolution de
ces domaines. Il a cité des figures inspirantes comme Michelle Bachelet,
ancienne présidente du Chili, Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut
national de la femme (Inf), et Dandi Gnamou, présidente de la Haute cour de
justice. Malgré les progrès, les défis persistent.
Inégalités
salariales, sous-représentation dans les instances décisionnelles et
stéréotypes de genre. « Il est crucial de promouvoir l’accès des femmes aux
études juridiques et politiques, de soutenir leur progression et de valoriser
leurs contributions », a insisté Stanislas Luc Metchri.
Huguette
Bokpè Gnacadja a livré un message puissant d’affirmation de soi et de détermination
en invitant les étudiants à s’armer de courage devant les situations qui leur
font perdre l’estime de soi. Insistant sur la nécessité d’une forte estime de
soi, elle a encouragé les étudiantes à croire en leur potentiel et à viser des
postes d’influence. « Aujourd’hui, nous avons une vice-présidente de la
République, une présidente de la Haute cour de justice, une présidente de la
Cour des comptes. Vous êtes appelées à être les futures avocates, magistrates
et législatrices qui feront avancer la justice et l’équité», a-t-elle affirmé.
En marge des discours, des activités pédagogiques ont permis aux étudiants d’approfondir leur compréhension des enjeux juridiques. Des procès fictifs ont été organisés sur le harcèlement sexuel et le viol, mettant en exergue les aspects légaux et éthiques de ces questions sensibles. Un concours de plaidoirie a également permis aux participants de défendre avec brio les droits des femmes. Huguette Bokpè Gnacadja a profité de l’occasion pour rappeler les dispositions juridiques encadrant ces délits. Elle a fermement réfuté l’idée selon laquelle la tenue vestimentaire d’une femme pourrait justifier une agression. «Le vêtement d’une jeune fille ne doit jamais être considéré comme une provocation au harcèlement sexuel ou au viol», a-t-elle martelé. Cette journée a permis de réaffirmer l’importance de la place des femmes dans le droit et les sciences politiques, tout en renforçant la sensibilisation aux défis encore à relever. Le combat pour l’égalité des sexes et la valorisation des femmes dans ces domaines stratégiques doit se poursuivre avec détermination. « Les chantiers inachevés de cette lutte pour l’égalité et l’épanouissement des femmes, c’est vous qui allez les achever demain », souligne Huguette Bokpè Gnacadja.