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L’éditorial de Paul AMOUSSOU: A la casserole ?

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Par   Paul AMOUSSOU, le 16 déc. 2022 à 13h30
Les dirigeants africains sont actuellement réunis aux États-Unis d’Amérique pour un sommet au format bien connu. Il s’agit de ces messes officielles qui ont tout du modèle France-Afrique, pourtant décrié, y compris par ceux qui s’en inspirent, à quelques nuances près. A la France-Afrique, on peut facilement juxtaposer la Chine-Afrique, la Russie-Afrique, la Turquie-Afrique et le Japon-Afrique, quand bien même certains de ces sommets ont d’autres déclinaisons et appellations. Toutefois, la même ritournelle est partout entendue, pour peu qu’on tend bien l’oreille. Quels que soient la réclame clamée ou l’étendard affiché, dans le fond, c’est l’intérêt marqué pour l’Afrique qui est mis en relief. En dessous des bonnes intentions affichées, gisent les non-dits qui s’avèrent les vraies motivations. Comme pour tout but de guerre, secret, la finalité de ces grands rassemblements est généralement non-dite. On parle de coopération profitable aux deux parties, seulement il ne faut pas être dupe de ce que dans ce genre de marché, il y a un gagnant d’une part et non pas un perdant de l’autre mais plutôt un acteur aux avantages moindres à défaut d’un dindon de la farce. Seulement, lors de ces messes officielles, les grands bénéficiaires ne se donnent pas la peine d’écrire la légende qui colle à chaque partie. Ceux qui y sont en position de faiblesse ne se donnent pas non plus du mal à clarifier la situation. Ainsi l’Afrique y participe, sans doute trop heureuse de l’intérêt qu’on lui accorde, tel un obligé, sinon en acteur qui prend ce qu’on veut bien lui donner, la laisser grappiller, en glandeur. C’est ce profil peu flatteur que le président ghanéen vient de dénoncer depuis les États-Unis en invitant ses pairs à ne plus «mendier», fort de la conviction que les pays africains ont les moyens de se porter eux-mêmes..Et il a raison, car ce n’est certainement pas pour sa crasse pauvreté que des puissances comme les États-Unis s’intéressent à l’Afrique, ni par commisération ou sollicitude... D’ailleurs ni la théorie, ni l’expérience ne valident une telle approche dans les notions fondamentales des relations internationales. Tout au contraire, les intérêts des Etats déterminent avant tout les relations internationales. Et l’on gagne à connaître ce b.a.-ba pour mieux se positionner sur l’échiquier international. Autrement, c’est prendre le pari d’être le dindon de la farce, à tout le moins la dinde du Thanksgiving, c’est-à-dire celui qui passe à la casserolel