L'éditorial de Paul Amoussou: La recette
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Par
CM, le 12 déc. 2022
à
08h06
Comment taire la formidable percée de l’équipe de football du Maroc qui vient d’atteindre les demi-finales du mondial 2022 de toutes les nouveautés ?
Formidable avancée d’autant plus qu’elle vient briser le plafond de verre, qui fait gloser les commentateurs qui ne se lassent pas de souligner que l’Afrique n’a jamais pu passer le cap des quarts de finale !
Ce disant, avec gourmandise, ces derniers oublient sans doute qu’en 1990 l’incroyable équipe du Cameroun était déjà assez bien armée pour passer ce cap qui n’a rien de fatidique, avec des joueurs aussi techniques qu’athlétiques comme les frères Biyik, Roger Milla ou Makanaki...Mais l’arbitrage, en toute flagrante partialité, aura décidé autrement et privé cette belle équipe d’un destin qui l’aurait projetée sur le toit du monde, car cette génération avait les moyens de soulever la coupe du monde.
A quoi bon cependant ressasser le passé, quand on tient l’opportunité de célébrer une belle revanche de l’Afrique sur l’histoire, avec les Lions de l’Atlas sur lesquels peu d’analystes ont misé au début du mondial, leurs vieilles chemises pour pronostiquer de les voir à une telle étape de la compétition du sport roi ? Et pour cause, l’équipe du Maroc ne compte en son sein aucun joueur superlatif et avait comme ses congénères d’Afrique le destin tout tracé de ‘’bouche-trou’’ dans la composition des groupes. Seulement, le ballon a ceci de magique qu’il est rond pour tout le monde, et pour peu, dans une approche démocratique, que le sifflet sonne la même mélopée pour tous. A cela, du travail sérieux et de l’engagement studieux suffisent à donner tout naturellement le résultat obtenu par le Maroc, à l’instar de la Croatie qui ne s’est pas retrouvée à un tel stade de la compétition par le fait du hasard. Et demain la Côte d’Ivoire, le Sénégal et pourquoi pas le Bénin... A force de travail bien fait, du sérieux et un peu d’abnégation, le ballon sur un rectangle vert est décidément rond pour tout le monde, car les nations qui se targuent d’être les plus grandes du football aujourd’hui ne le sont pas de façon innée ! Toute une organisation vertueuse aura précédé leur gloire et les trophées dont ces nations aujourd’hui s’auréolent. La recette de la réussite n’est donc pas cachée et ne relève ni de la maitrise de la formule de stabilisation du plutonium, ni des ingrédients de fabrication du Coca-Cola qui seraient, dit-on, mieux cachés que la composante de la bombe atomique !