L’éditorial de Paul AMOUSSOU: Tares politiques
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Paul AMOUSSOU, le 16 sept. 2022
à
03h14
Comme dirait l’inclassable chroniqueur Oncle Agbaya, les partis de la mouvance présidentielle, Bloc républicain et Union progressiste Le Renouveau, sont comme des frères Pogba pour ne pas dire des pagailleurs, selon son antienne si caractéristique d’une réalité béninoise. Hier qualifiés de « frères siamois » par leurs détracteurs, ils ont choisi de donner raison à ceux qui défendaient la thèse contraire, à savoir que la proximité dans le soutien accordé à l’action gouvernementale n’exclut pas ipso facto une certaine compétition entre eux. C’est le cas aujourd’hui, clairement, sans que l’on situe à quel niveau se trouvent les enjeux, au-delà des strapontins à l’Assemblée nationale : le contrôle des postes qualifiés de « juteux » ou stratégiques au Parlement…Mais pour ça, ils seraient prêts à tout.
D’une sourde rivalité, ils en sont, de ce fait, venus à s’illustrer comme Mathias et Paul Pogba, le premier étant le frère ainé de Paul, talentueux footballeur de l’équipe de France. Récemment donc, ces « frères » ont fini par étaler leurs antagonismes à la face du monde entier, laissant apparaitre plus de discorde que de fraternité, de convoitise que d’unité. Situation nauséeuse.
Il en est des « frères » Pogba comme des partis Bloc républicain et Union progressiste Le Renouveau ! Pour le principe, c’est la cordiale collaboration entre eux. Mais les faits, saisissants, prouvent bien le contraire, plus encore à l’orée des législatives prochaines.
C’est quasiment le couteau entre les dents que ces partis comptent leurs billes, sur fond de transhumance politique olé-olé, un phénomène qu’on croyait révolu, banni des mœurs politiques avec la réforme du système partisan opérée récemment. Mais il n’en est en réalité rien, car le naturel détestable revient comme s’il n’était pas convenu d’une rupture avec les anciennes pratiques et d’un nouveau départ ! Et au galop !
C’est sous les coups de boutoirs de démissions tous azimuts que se préparent ces législatives. Et bien que marginal, le phénomène sonne en écho comme une cacophonie indigne du cap indiqué par le chef de l’Etat et supporté par les mêmes acteurs politiques qui se dédisent par leurs comportements éhontés ! En gendarme, faut-il mettre derrière chacun desdits acteurs politiques un Patrice Talon, afin que demeure, dans son esprit, le système politique idéalement envisagé ?
La situation est complexe, mais pointe une perversité telle que Jacques Ayadji, qui ne passe pas pour tenir sa langue dans sa poche, pousse un coup de gueule, excédé. Partant, qui pour taper du poing sur la table pour siffler la fin de cette transhumance récréative ? Patrice Talon n’a pas vocation à porter tous les maux du Bénin, ni à subir le supplice de Tantale au motif de ses fonctions présidentielles en portant à répétition le fardeau des tares politiques qu’il s’évertue déjà à corriger contre vents et maréesl