Législatives 2023 : le Prd pour la révision du Code électoral ?
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Par
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 05 mai 2022
à
08h12
Le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, à sa rencontre avec le médiateur de la République dialoguant par anticipation avec les formations politiques pour des législatives 2023 apaisées, a fait une série de propositions dont la prise en compte de l’une, en l’occurrence l’atténuation de la règle de 10 % pour l’attribution des sièges, passe inévitablement par la correction du Code électoral.
Le dialogue politique initié par le médiateur de la République avec les différentes formations politiques pour des législatives 2023 apaisées a été l’occasion pour le Parti du renouveau démocratique (Prd) de faire savoir son analyse sur la règle de 10 % au moins des suffrages valablement exprimés que doit avoir chaque liste de candidatures pour être éligible à l’attribution des sièges.
Le parti de Me Adrien Houngbédji propose que ce pourcentage ne soit pas appliqué lorsque 4 listes au moins ont atteint ce taux. Au cas où quatre listes n’auraient pas franchi cette barre, le Prd suggère que la liste classée aussitôt après celles qui ont atteint les 10 %, soit éligible quel que soit son pourcentage. Cette atténuation de la règle, explique le Prd, devrait permettre d’éviter que le Parlement soit constitué seulement par les députés de deux blocs acquis au gouvernement. « La présence d’un courant minoritaire à l’Assemblée nationale est un facteur d’apaisement de la vie politique », renseigne le communiqué rendu public, hier mercredi 4 mai, par le Prd pour informer sur ses propositions au médiateur de la République. Ce dernier a pris son bâton de pèlerin pour dialoguer par anticipation, à tour de rôle, la semaine dernière à Grand-Popo, avec les partis politiques légalement constitués en vue des législatives sans heurt en 2023.
Le moins qu’on puisse dire est que la prise en considération de cette suggestion du Prd passe par la modification du Code électoral. En d’autres termes, le parti de Me Adrien Houngbédji demande au médiateur de la République de suggérer au Parlement la correction surtout des dispositions de l’article 146 du Code électoral prévoyant notamment que « seules les listes, ayant recueilli au moins 10 % des suffrages valablement exprimés au plan national, sont éligibles à l’attribution des sièges». Seulement l’on se demande si cette suggestion sera bien accueillie par les députés de la huitième législature au cas où le médiateur de la République la ferait à l’Assemblée nationale. D’autant que les deux partis politiques actuellement présents au Parlement à savoir l’Union progressiste (Up) et le Bloc républicain (Br) sont certains, quant à eux, sauf cataclysme, d’avoir les 10 %.
Suggestion antinomique
Le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), principal parti politique de l’Opposition, a aussi déjà prouvé à deux consultations électorales consécutives, en l’occurrence les communales de 2020 et la présidentielle de 2021, ses capacités à atteindre le taux de 10 %. Si ces mêmes tendances sont maintenues aux législatives de 2023, l’on pourrait avoir au moins trois listes dont celle de l’Opposition, représentées à la neuvième législature. C’est vrai, les élections ne se ressemblent pas et des surprises peuvent se produire.
A l’analyse, cette proposition d’atténuation du taux de 10 % risque de ne pas être une priorité pour les deux blocs politiques actuellement représentés au Parlement. Elle va d’ailleurs contre l’objectif de la réforme du système partisan encourageant de grands regroupements politiques avec des partis politiques à envergure nationale. D’ailleurs, les barons de l’Up et du Br ainsi que ceux de Fcbe n’ont jamais manqué d’appeler les autres partis politiques sans influence nationale véritable à se mettre ensemble avec l’une ou l’autre de leurs trois formations politiques ou à travailler sérieusement sur le terrain pour élargir leurs bases s’ils veulent vraiment avoir voix au chapitre au soir des législatives de 2023. Ainsi, dans un contexte pareil, il serait presque difficile, voire impossible pour les députés Up et Br actuellement préoccupés par les travaux de fin de législature de vouloir réviser le Code électoral pour maximiser les chances de leurs concurrents sur le terrain afin qu’ils soient élus au terme des législatives de 2023.