La Nation Bénin...

Législatives 2023: Le visage de la 9e législature

Actualités
Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 12 janv. 2023 à 12h19
Bien que les soutiens de Patrice Talon aient confirmé leur leadership sur l’échiquier politique national, ils devront cette fois-ci composer avec une formation politique se réclamant de l’aile dure de l’opposition au régime.Un nouveau visage pour le parlement béninois. Les législatives 2023 permettent de conjuguer définitivement au passé le vocable « parlement monocolore », expression de ce que seuls les soutiens de Patrice Talon ont siégé à la 8e législature. A la vérité des urnes au terme du scrutin du 8 janvier comptant pour l’élection des députés de la 9e législature, ces soutiens du chef de l’Etat, l’Union progressiste le renouveau et le Bloc républicain ont confirmé leur leadership sur l’échiquier national mais sont contraints à un partage des sièges avec l’aile dure de l’opposition au régime. Le parti Les Démocrates dont le président d’honneur Boni Yayi s’est activement impliqué dans la campagne électorale, s’en est sorti avec 28 députés sur les 109 sièges à pourvoir, et ne passera sans doute pas les trois prochaines années de la mandature à caresser le régime dans le sens du poil. Le débat parlementaire s’annonce palpitant tel que les Béninois en sont friands, et c’est une prime à la démocratie. L’essentiel est que l’intérêt général soit préservé. Une chose est claire, le grand bouleversement annoncé lors de la campagne électorale, en prélude au vote du dimanche 8 janvier, par les forces de l’opposition notamment Les Démocrates, se heurtera aux blocs de la mouvance présidentielle. Avec respectivement 53 et 28 sièges au parlement, les partis Union progressiste le renouveau et le Bloc républicain ne se laisseront pas dicter la loi de la minorité. Ils ont également reçu mandat de leurs électeurs aux fins de maintenir le cap, poursuivre dans le sens du soutien aux actions de Patrice Talon. La fonction parlementaire, au-delà des exigences légales notamment en termes de contrôle de l’action gouvernementale, offre à l’élu une certaine liberté, qu’il n’y est pas forcément contraint. A juste titre, le débat sur la problématique du contrôle de l’action gouvernementale a fait rage ces dernières années, et avec le retour de l’opposition au parlement, les choses pourraient changer en cette matière. Les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale autonome (Cena) nourrissent cet espoir pour la vitalité de la démocratie béninoise. Il est à espérer que la politique politicienne ne prenne le dessus. Des élus de la mouvance, il est certainement attendu quelques concessions dans l’intérêt des populations, et des opposants des propositions objectives et constructives?