La Nation Bénin...

Le ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys et son collègue des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou ont été écoutés, ce jeudi 5 avril, par le comité de médiation mis sur pied par le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun, dans le cadre des négociations pour le dégel de la crise sociale qui secoue plusieurs secteurs de l’Administration publique. Le même exercice a été fait avec les centrales et confédérations syndicales en grève.
Le médiateur de la République reste préoccupé par la situation d’impasse entre le gouvernement et les centrales et confédérations syndicales à propos des mouvements de débrayage dans les secteurs de l’éducation, de la justice et de la santé. Il a poursuivi ce jeudi 5 avril, ses échanges en vue de tenter de trouver une porte de sortie à cette crise qui risque de conduire à une année scolaire blanche si rien n’est fait. Ainsi, après les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales la semaine dernière, Joseph Gnonlonfoun et le comité de médiation composé de personnalités sociopolitiques, morales et religieuses ont pris langue hier avec deux membres du gouvernement en l’occurrence le ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys et son collègue des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou.
Les deux ministres avaient à leurs côtés des cadres du ministère de l’Economie et des Finances dont le directeur général du Budget, Rodrigue Chaou, et ceux du ministère de l’Enseignement secondaire, technique et de la Formation professionnelle. La délégation gouvernementale est allée donner sa version des faits sur la tension sociale. Elle a fait à l’équipe de médiation la genèse de la crise sociale qui a commencé, en janvier dernier, au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi supprimant le droit de grève à certains corps de la Fonction publique dont ceux de la justice et de la santé. Le ministre Adidjatou Mathys regrette que, malgré la décision de la Cour constitutionnelle déclarant non constitutionnels les textes de lois querellés et qui devrait faire relever désormais au passé la crise, les travailleurs poursuivent les mouvements de débrayage. Cette poursuite ne s’explique pas aux yeux du gouvernement qui a décidé d’appliquer la loi sur le droit de grève en vigueur au Bénin et qui fixe clairement la procédure devant conduire à une cessation de travail. Laquelle procédure n’aurait pas été respectée par les travailleurs en grève. Une situation qui a conduit le Conseil des ministres à déclarer l’illégalité de la grève et opérer des défalcations sur les salaires du mois de février dernier pour fait de grève à tous les fonctionnaires ayant participé au débrayage, explique Adidjatou Mathys. Il y a eu ensuite plusieurs rencontres entre la commission de négociations gouvernement/syndicats mais qui n’ont rien donné jusqu’ici. Les centrales et confédérations syndicales font aujourd’hui de la rétrocession des fonds défalqués une question préjudicielle avant tout retour à la table de négociation, souligne Adidjatou Mathys. Elle déplore cette impasse totale entretenue par les grévistes en dépit de la main tendue du gouvernement.
Le ministre du Travail et de la Fonction publique invite les travailleurs en grève à un sursaut patriotique pour reprendre le travail. Elle rassure de la bonne foi de l’Exécutif à poursuivre les négociations avec les centrales et confédérations syndicales, même après la reprise des activités dans les écoles, lycées et collèges, les cours et tribunaux et les hôpitaux. Adidjatou Mathys salue dès lors l’initiative du médiateur de la République qui s’invite dans le dénouement de la crise avec certaines personnalités sociopolitiques, morales et religieuses.
En tout cas, Joseph Gnonlonfoun garde l’espoir que la sortie de crise n’est plus loin. Il veut aller très vite avec son comité pour faire sa proposition. Le médiateur de la République dit avoir demandé à la délégation gouvernementale de lui adresser une synthèse écrite de ses déclarations. Le courrier devrait lui parvenir d’ici ce soir. Le comité se réunira ensuite mardi 10 avril prochain pour élaborer et adopter son rapport assorti de propositions pour une sortie de crise, lequel sera soumis au chef de l’Etat pour suite à donner.