La Nation Bénin...
Les
fonctionnaires en service au ministère des Affaires étrangères devront
désormais parler couramment le français et l’anglais. C’est l’indication que
leur a donnée, mardi dernier, leur ministre de tutelle au cours de la cérémonie
de présentation de vœux.
« Il
est primordial que tous les agents du ministère des Affaires étrangères soient
bilingues…Nous ne pouvons pas être la fusée de tête de la promotion du Bénin
sans savoir parler l’anglais ». C’est la perception que Olushegun Adjadi
Bakari, ministre des Affaires étrangères, a partagée avec ses collaborateurs,
mardi 21 janvier, lors de la cérémonie de présentation de vœux au sein de son
ministère. Pour ce faire, il exhorte les fonctionnaires du ministère à se
donner les possibilités pour acquérir les notions essentielles afin de pouvoir
faire de la langue de Shakespeare un deuxième outil linguistique de travail.
Pour
sa part, le ministre rassure que des dispositions seront prises du côté de
l’administration pour que les agents qui le souhaitent puissent s’inscrire et
recevoir des formations adéquates dans ce sens. De toutes les manières, la
maîtrise de l’anglais compte désormais pour beaucoup dans les mutations au sein
du ministère des Affaires étrangères, notamment en ce qui concerne les
promotions. « Nous devons faire en sorte que le Mae soit à la pointe de ce
qui est envisagé pour le Bénin », fait savoir le ministre Olushegun Adjadi
Bakari.
En fait, le bilinguisme (français et anglais) constitue un atout majeur pour les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères. En tant que langue de communication internationale, l’anglais permet aux diplomates béninois de renforcer leurs relations avec les partenaires internationaux, notamment dans le cadre de négociations, de conférences et d’accords multilatéraux. Maîtriser l’anglais ouvre également l’accès aux documents, rapports et débats internationaux, facilitant ainsi la participation active du Bénin sur la scène mondiale. Cette compétence linguistique favorise aussi l’intégration des fonctionnaires dans des institutions internationales et régionales où l’anglais est souvent la langue de travail.
Bilan reluisant
L’occasion
de la présentation des vœux est saisie par le ministre et ses collaborateurs
pour établir le bilan de leurs actions au cours de l’année dernière et faire
des projections pour cette année. « 2024 a été une année de challenges que
nous avons relevés ensemble… 2025 sera une année de consolidation », a
précisé le ministre, tout en remerciant les agents pour leur dévouement et en
les appelant à davantage d’ardeur pour les prochains mois.
En
termes de bilan, il est très édifiant. L’ambassadeur Franck Armel Afoukou,
secrétaire général du ministère, a présenté un point sommaire des réalisations.
Ainsi,
sur le plan bilatéral, le Bénin a, dans une approche graduelle et continue,
poursuivi le renforcement et la diversification de ses partenariats avec
différents pays en Afrique, en Europe, en Asie et dans les Amériques.
« Cette dynamique s’est traduite par la tenue effective de divers
mécanismes de consultation, la signature d’accords d’établissement de relations
diplomatiques et d’exemption réciproque de visas et, surtout, les visites de haut
niveau dont celle effectuée par le président de la République au Brésil en mai
2024 », a-t-il mentionné.
Au
titre de la diplomatie économique, qui constitue désormais l’un des axes
majeurs « de notre action » à l’extérieur, le Bénin a réussi en 2024,
à travers des fora et missions économiques, à mettre en avant son potentiel en
tant que plateforme de croissance dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest
pour attirer des investisseurs dans des domaines à forte productivité tels que
l’agriculture, les infrastructures et le secteur énergétique.
Sur
le plan de l’intégration sous-régionale et de la sécurité, le Bénin, en tant
que membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(Cedeao), a pris part à plusieurs initiatives majeures visant à promouvoir la
paix et la stabilité au sein de l’espace communautaire, notamment dans la lutte
contre le terrorisme, la gestion des crises politiques et le soutien aux pays
en transition.
Le
Bénin a également renforcé ses efforts pour relever les défis transnationaux
multiformes, en collaborant étroitement avec les pays voisins et des
partenaires internationaux.
S’agissant
de la diplomatie multilatérale, le pays a été actif dans la prise de position
sur des sujets clés comme le conflit israélo-palestinien, la guerre en Ukraine
ou la résolution de la crise en Haïti. « A cet égard, je voudrais rappeler
la nomination en 2024 d’un ambassadeur, chef de mission adjoint, envoyé spécial
pour Haïti à l’ambassade du Bénin à La Havane et particulièrement saluer vos efforts
et actions personnels dans la recherche de solutions à la crise
multidimensionnelle qui secoue ce pays frère », illustre le secrétaire
général du ministère avant d’indiquer que la digitalisation a été un des défis
de l’année écoulée. « Au titre de la digitalisation, une autre dimension
importante de notre diplomatie « 4D », je voudrais rappeler ici, pour
nous en féliciter, la dématérialisation de plusieurs services y compris dans
les ambassades et consulats à travers des projets phares que sont IDiaspora et
Tradux », ajoute-t-il.
Les
acquis au niveau de la diaspora, de la diplomatie culturelle et les actions à
l’interne ont été aussi présentés par le secrétaire général du ministère.