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Mobilisation sociale : l’engagement des entreprises privées pour « zéro palu »

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Par   Joel TOKPONOU, le 05 mai 2022 à 10h09
Les entreprises privées se mobilisent désormais aux côtés du gouvernement pour le renforcement de la lutte contre le paludisme avec pour ambition d’obtenir « zéro palu». Le top de cet engagement a été donné vendredi dernier à Cotonou. 64,7 millions Fcfa. C’est la cagnotte mobilisée in situ, vendredi 29 avril dernier à Cotonou, en marge du vernissage d’une exposition de photos sur le paludisme, par les entreprises privées pour appuyer le gouvernement dans la lutte contre cette maladie. Cette cérémonie fort simple était le symbole du lancement de la campagne « zéro palu », portée par Partenariat pour en finir avec le paludisme, SpeakUpAfrica et une banque de la place. A travers cette mobilisation, les entreprises privées veulent démontrer leur sensibilité aux chiffres sans cesse alarmants sur le paludisme enregistrés dans le monde et au Bénin. Rien qu’au cours de l’année 2020, plus de deux millions de cas de la maladie ont été enregistrés avec 2 450 décès, soit 1,07 % de taux de létalité. L’engagement des entreprises privée est aussi motivé par le fait que le paludisme a des conséquences néfastes sur leurs affaires et les performances économiques des pays. Lazare Noulékou, chef de file du secteur privé dans cette campagne l’évoque. Selon lui, dans certains pays africains, le paludisme réduit la croissance du Produit intérieur brut (Pib) jusqu’à environ 1,3 % et fait supporter des charges non négligeables aux entreprises. La participation du secteur privé à la lutte contre la maladie et à son élimination peut dynamiser les objectifs nationaux en mobilisant davantage des partenaires et des ressources. « Le secteur privé a tout intérêt à contribuer à l’élimination du paludisme, car une main-d’œuvre plus saine signifie une économie saine», a-t-il souligné. Cette initiative qui en réalité n’est que la mise en œuvre des résolutions des chefs d’Etat et de gouvernement lors du 31e sommet de l’Union africaine en 2020 à Nouakchott, dit-il, permettra de renforcer la mise en œuvre de stratégies innovantes pour venir à bout du paludisme. Justement, le thème de l’édition 2022 de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril est intitulé «Innover pour sauver la charge du paludisme et sauver des vies». En le rappelant, Karl Frédérick, chef de file des partenaires techniques et financiers dans le secteur de la santé, insiste sur l’urgence et l’importance des innovations pour sauver des vies humaines. «Personne ne devrait mourir d’une simple piqûre de moustique», s’est-il indigné. Il réitère la disponibilité des partenaires techniques et financiers à accompagner le gouvernement dans l’objectif «zéro palu ». Pour sa part, professeur Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, a expliqué le sens de l’exposition de photos. A l’en croire, c’est une forme de mobilisation des ressources aussi bien internes qu’externes. Elle permet en fait de montrer les actions déjà menées qui vont de la distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action à la pulvérisation des gîtes larvaires. « C’est un combat pour la vie. La maladie est évitable et éradicable. L’humanité peut, si elle le veut, en finir avec le paludisme », a fait savoir Mariam Chabi Talata Zimé Yérima, vice-présidente de la République. Elle clame avec fermeté que la prévention est la meilleure solution pour réussir la lutte contre la maladie qui tue des milliers d’enfants. Mais pour mieux réussir, la vice-présidente, propose le partage d’une même vision, la conjugaison des efforts et la mobilisation des ressources. Elle salue donc cette campagne et invite les entreprises à faire de l’engagement contre le paludisme une priorité.