La Nation Bénin...
Décédé
dans un accident de la circulation, jeudi 20 février à Badékparou, l’ancien
ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation
professionnelle, Kouaro Yves Chabi, repose dans sa dernière demeure depuis ce
samedi 1er mars à Parakou. Après la messe d’enterrement, ainsi que les hommages
officiels qui lui ont été rendus à la Cathédrale Saints Pierre et Paul de la
ville, il a été inhumé dans l’intimité familiale.
La
ville de Parakou a débordé de monde, ce samedi 1er mars à l’occasion des
obsèques de l’ancien ministre des Enseignements secondaire, technique et de la
Formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi. Grande était la mobilisation
marquée par la participation d’un parterre de personnalités politiques et
administratives du Bénin. De la vice-présidente de la République aux membres du
gouvernement, en passant par les représentants des institutions de la
République, des institutions et organisations internationales, les députés,
ainsi que les responsables de la classe politique nationale, tous ont tenu à
vivre ce moment d’adieu à l’illustre disparu. Ceci, aux côtés des membres de sa
famille, de ses admirateurs et amis. Il y avait également une forte délégation
du parti Union Progressiste le Renouveau conduite par son président, Joseph
Djogbénou, sans oublier une délégation venue du ministère ivoirien en charge de
l’Education. Sur leurs visages dévastés par des flots de larmes que certains
parmi eux avaient de la peine à retenir, l’émotion était vive.
En
effet, après la veillée funèbre corps présent à son domicile, vendredi 28
février, un des temps forts des obsèques a été la messe célébrée à la
Cathédrale Saints Pierre et Paul, sous l’égide de l’archevêque de Parakou, Mgr
Pascal N’Koué. « Nous sommes réunis ici aujourd’hui, pas pour célébrer un
deuil mais pour célébrer la vie, l’espérance d’une vie après la mort », a
annoncé le prêtre co-célébrant, Fortunet Gonzalo. Implorant la miséricorde de
Dieu pour le repos de son âme, il a fait observer que l’ancien ministre n’a
jamais apostasié, renié sa foi. « C’est le sens de la sainte messe pour le
défunt que nous sommes en train de célébrer », a-t-il insisté.
Après
la bénédiction finale donnée par l’archevêque, la vice-présidente de la
République, Grande chancelière de l’Ordre national, Mariam Chabi Talata Zimé
Yérima, a procédé à la réception à titre exceptionnel, civil et posthume de l’ex-ministre
dans l’Ordre national du Bénin. Il a été élevé, sur instructions du chef de
l’Etat à la dignité de Grand officier.
Adieu à un homme exceptionnel
Concluant
la série des allocutions, le ministre des Enseignements maternel et primaire,
Salimane Karimou, représentant les membres du gouvernement, a indiqué que le
peuple béninois garde du défunt, le souvenir d’un ministre de la République de
grande écoute, au tempérament calme, puis accomplissant ses fonctions avec
dévouement, témérité, bienveillance et responsabilité. « Avec son
tempérament d’acteur politique modéré, mais de fortes convictions, il a su
gagner l’estime de la plupart des formations politiques qui, sans tarder, ont
témoigné de leur solidarité dans cette difficile épreuve, lorsqu’un être cher
est arraché à votre affection », a-t-il soutenu. « Dans ses diverses
fonctions, le ministre Kouaro Yves Chabi a servi son pays avec une grande
équité, une loyauté sans équivoque, cherchant toujours à mériter la confiance
de ses supérieurs et à réussir la mission qui lui est confiée »,
poursuit-il. Il insistera ensuite sur la nécessité de poursuivre son
œuvre.
Avant
le représentant du gouvernement, c’est le préfet du Borgou, Djibril Mama,
inconsolable, qui a rappelé les qualités exceptionnelles de l’homme. Il est un
homme affable, humble, perméable, ouvert, direct, serviable, à l’écoute de son
prochain, généreux, très effacé, un cadre modéré et avenant, un ministre aux
qualités humaines et professionnelles hors du commun. Quant au directeur de
cabinet du ministre défunt, Ayouba Garba, il est, quant à lui, revenu sur son
art d’observer et de comprendre ses collaborateurs dans leur grande diversité
et leurs différences, ses contributions majeures et son dévouement inébranlable
pour l’amélioration du système éducatif national.
C’est
par les mots de remerciements du représentant de la famille, que la cérémonie a
pris fin à la cathédrale. L’occasion lui a permis d’exprimer sa reconnaissance
au gouvernement et au chef de l’Etat, ainsi qu’à tous ceux qui ont pris part
aux obsèques ou contribué à son organisation■
Un
vrai combat porté par de bons résultats
L’ex-ministre
Kouaro Yves Chabi a, grâce au Programme d’action du gouvernement, notamment à
travers la Stratégie nationale de l’enseignement et la formation technique et
professionnelle, puis la réforme initiée par le chef de l’Etat sur la qualité,
et le contrôle de la qualité qui dynamise l’insertion pédagogique, le Réseau
d’encadrement et d’animation pédagogique (Reap), fait le vrai combat. « Ce
n’est pas par des plaintes et lamentations qu’il convient de célébrer ceux qui
laissent une grande mémoire. C’est plutôt par des mâles louanges et par la
sincère image de leur œuvre et leur vie », a laissé entendre le directeur
de cabinet du défunt ministre, Ayouba Garba, rapportant Anatole France qui
rendait hommage à Emile Zola.
En effet, comment passer sous silence l’amélioration des résultats scolaires constatée ces dernières années. « L’histoire retiendra pour l’instant, que le Bénin a battu son propre record au Baccalauréat, depuis l’indépendance avec un taux de succès de 64,42 % en 2021 et 73,74 % au Bepc en 2024. C’est avec le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi du gouvernement du président Patrice Talon », s’est réjoui le directeur de cabinet. « C’est également en 2024, pour la première fois, que les candidats sélectionnés dans le cadre de la participation du Bénin aux Olympiades panafricaines de mathématique et qui ont pris part à ladite compétition à Johannesburg, en Afrique du Sud, ont obtenu neuf médailles dont une d’or, trois d’argent et cinq de bronze », poursuit-il.
Quelques témoignages
« Le
défunt n’a pas fini sa mission sur terre », Barthélémy Kassa (Vice-président
de l’Assemblée nationale)
« Nous avons été réconfortés par les hommages rendus par le gouvernement à cet illustre ministre. Au nom de la famille, parce que je suis l’oncle du ministre Kouaro Yves Chabi, j’adresse mes remerciements au chef de l’Etat. Si nous pensons que le défunt n’a pas fini sa mission sur terre, nous n’aurions pas eu tort. Mais nous ne pouvons pas nous opposer à la volonté de Dieu. C’est fini. Trouvons d’autres moyens de réconfort et prions pour lui »
« Sa
disparition est une perte énorme pour le pays », Adamou Mama Sambo
(Haut-commissaire à la sédentarisation)
« Je
devrais faire un point avec le ministre. Mais voilà qu’il nous a quittés. Cela
veut dire qu’il n’était pas prévu que nous finalisions ces échanges qui étaient
quand même d’importance. Il devrait aborder les questions de l’agropastoralisme
en lien avec la formation professionnelle. Il y avait une préoccupation que je
partageais souvent avec lui par rapport au fait que l’on doit donner un peu
plus d’opportunités aux enfants des milieux agropastoraux, à travers les lycées
techniques. Je retiens de lui son humilité et sa disponibilité. Sa disparition
constitue une perte énorme pour nous tous ».