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Ouverture de la 1re session ordinaire de 2018 au parlement: Les réformes électorales pour les législatives 2019 comme priorité

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 10 avr. 2018 à 06h03
[caption id="attachment_28723" align="alignnone" width="1024"]Deputés et invités de marque[/caption]

Le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, a ouvert, ce lundi 9 avril, les travaux de la première session ordinaire au titre de l’année 2018, avec une cinquantaine de dossiers à examiner dont les réformes électorales à opérer en vue d’une élection législative pacifique en 2019.

C’est reparti pour trois mois de travaux au palais des gouverneurs à Porto-Novo pour le compte de la première session ordinaire de l’année 2018. Le coup d’envoi a été donné, ce lundi 9 avril, par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. La cérémonie a enregistré la présence de 77 sur les 82 que compte le parlement favorisant ainsi l’ouverture officielle des travaux qui intervient à un an de la fin de la mandature. Cette fin imminente de la septième législature n’est pas passée sous silence par le président de l’Assemblée nationale.
Me Adrien Houngbédji félicite ses collègues pour le bilan globalement satisfaisant obtenu au cours des trois ans passés, lesquels ont été marqués par des progrès et des résultats tangibles et édifiants selon lui. Mais ils devront encore s’armer davantage de détermination et de responsabilité pour affronter les enjeux de cette session qui s’ouvre à un an des échéances électorales des législatives 2019 pour lesquelles la classe politique est déjà en mouvement, exhorte-t-il. Celle-ci aura dès lors, selon lui, à se consacrer en priorité à certaines réformes politiques majeures dont celles relatives au système partisan, au Code électoral et à l’amélioration de la représentation des femmes au Parlement. « … Des efforts restent à faire pour apporter dans la sérénité et sans esprit partisan, les amendements conséquents à la loi n° 2013-06 du 03 septembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin », souligne Me Adrien Houngbédji. Il espère que les débats qui s’ouvriront bientôt sur ces différents dossiers permettront d’améliorer les règles et les pratiques en vue d’une élection libre et transparente, facteur de paix, de cohésion et de progrès. A ce titre, le président de l’Assemblée nationale a saisi l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session pour revenir sur les décisions Dcc 17-252 du 12 décembre 2017et Dcc 18-075 du 15 mars 2018 de la Cour constitutionnelle relative à la désignation des membres des représentants du Parlement au sein du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale nationale informatisée (Cos/Lépi). La prémière décision fait injonction, faut-il le rappeler, à l’Assemblée nationale d’opérer lesdites désignations au plus tard le jeudi 21 décembre 2017, afin de rendre opérationnelle cette structure chargée de toiletter la liste électorale. Me Adrien Houngbédji s’est à nouveau prononcé sur cette préoccupation qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il invite ses collègues à la sagesse et à revenir à de meilleurs sentiments pour s’exécuter. « La Constitution est la clé de voûte, la loi fondamentale de notre pays ; nul n’est au-dessus d’elle. Le juge constitutionnel est chargé de veiller à son respect. Certes, nous découvrons qu’à l’occasion de son office, il peut même écarter une loi, tenir en échec le Règlement intérieur, se substituer à la Constitution elle-même en l’interprétant. Ses décisions sont sans recours, car elle est infaillible dans son interprétation », plaide le président de l’Assemblée nationale. Il entend montrer ainsi que la guerre des institutions n’aura pas lieu entre la Cour constitutionnelle et l’institution parlementaire.
Me Adrien Houngbédji n’a pas manqué de se prononcer également sur les autres sujets brûlants de l’actualité dont la crise sociale marquée par des grèves perlées dans maints secteurs de l’Administration publique, l’insécurité galopante et les crimes rituels en vogue cers derniers temps au Bénin?

L’appel des présidents du Parlement du Niger, du Burkina Faso et du Togo
La cérémonie d’ouverture des travaux de la première session ordinaire de l’année 2018 a été rehaussée par la présence de trois présidents du Parlement de la sous-région. Il s’agit du président de l’Assemblée nationale du Niger, Ousseini Tinni ; celui du Burkina Faso, Alassane Sakandé et celui du Togo, Drama Dramani. Chacun d’eux a délivré hier un message à la tribune de l’hémicycle. Ils ont tous salué le parcours démocratique du Bénin qui a été précurseur de la démocratie en Afrique avec l’organisation en 1990 de la Conférence nationale. Ils se réjouissent que vingt-huit ans après, ce vent de démocratie continue de souffler.
Les hôtes du président Adrien Houngbédji ont loué cette maturité démocratique du peuple béninois. Ils félicitent par ailleurs leur homologue du Bénin pour son leadership et sa détermination affichée pour dynamiser la coopération et l’intégration interparlementaire dans la sous-région à travers leurs invitations pour prendre part à la cérémonie. Cette diplomatie interparlementaire est vraiment nécessaire, estiment-ils, pour permettre au Parlement, représentant des peuples, d’apporter sa pierre dans une synergie d’actions aux maux qui minent la sous-région principalement le terrorisme et sans oublier les autres défis de développement.
Le président du Parlement du Niger, Ousséini Tinni a saisi l’occasion pour insister sur la relance des travaux de la ligne ferroviaire Parakou-Niamey et l’urgence que le corridor Cotonou-Niamey soit débarrassé de tous les obstacles qui retardent le transit vers le Niger.
Abondant dans le même sens, le président de l’Assemblée nationale du Togo, Dama Dramani, qui foule le sol du Parlement béninois pour la troisième fois, réitère sa proposition qu’il a faite en ce même lieu le 11 avril 2014 à l’occasion de la rentrée parlementaire, en exhortant à un regroupement inter-Parlements pour une véritable intégration entre les différents peuples. Pour lui, la sous-région a vraiment besoin d’une coopération interparlementaire plus dynamique et fructueuse pour renforcer la paix, la sécurité, le développement et le bonheur partagé. Dama Dramani souhaite à cet effet une rencontre des Parlements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour évaluer des accords de coopération économique et le rôle du Parlement dans la gestion des confits post-électoraux