« Le recours à la force doit être l’ultime option après l’échec. Il faut d’abord avoir épuisé toutes les voies de la diplomatie et constater l’échec avant de faire intervenir les militaires ». C’est la position de Théodore Holo, professeur de droit public, sur la crise politique qui secoue le Niger et dans laquelle la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) n’exclut pas une intervention militaire comme porte de sortie. Il se présente donc en apôtre de la paix et donne toutes les chances au dialogue pour le règlement de ce conflit.
« Je ne souhaiterais pas que nos conflits se règlent par la force », martèle-t-il avant de clamer urbi et orbi qu’il est un démocrate dans l’âme et reste contre toute violence et les coups d’Etat. L’ancien ministre des Affaires étrangères fait un lien entre démocratie, paix et développement pour justifier sa posture. « Sans stabilité, il ne peut y avoir développement. Les militaires ne sont pas formés pour diriger une République mais ils sont entraînés pour défendre et garantir l’intégrité du territoire », explique-t-il.
Paix !
Loin de l’actualité du Niger et de la Cedeao, Prof. Théodore Holo s’est aussi penché sur la situation de son pays dans sa quête du développement. La paix, Théodore Holo la réclame aussi pour son pays, même s’il n’y a pas de signaux de conflit. « Pour repositionner le Bénin, la meilleure chose à faire, à mon avis, c’est nécessairement d’œuvrer pour la paix. S’il n’y a pas la paix, quelles que soient vos qualités, vous n’aurez pas le positionnement qui vous convient », avertit-il. Mais déjà, il se réjouit de ce qui se fait actuellement grâce à la mise en œuvre cohérente du Programme d’action du gouvernement. « Le Bénin change avec le pouvoir actuel. Le Bénin se développe, que ce soit aux plans structurel, économique, etc. Mais le plus important, c’est de garantir aux Béninois le pain quotidien, la liberté d’expression et le plein épanouissement », insiste le professeur de droit public. Si de par sa classe sociale, il ne peut pas trop se plaindre de l’état du panier de la ménagère, Théodore Holo estime que c’est l’avis du bas-peuple qui est à prendre en compte. « Ce sont les citoyens eux-mêmes qui pourront vous dire l’impact social sur leur vie quotidienne. Mais le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), qui est passé à 52 000 F Cfa pour le Bénin par exemple, est déjà un pas et un effort à saluer », conclut-il.