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Pénurie d’essence à Natitingou:Les populations victimes de surenchère

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Par   Eklou, le 06 févr. 2015 à 06h31

L’essence est une denrée rare à Natitingou et environs ces derniers jours. Même son retour mercredi dernier dans les stations ne présage de rien.

C’est la ruée vers les stations de la SONACOP depuis la nuit du mercredi 4 février dernier. Le retour de l’essence dans la ville de Natitingou est presque un évènement. Un véritable branle-bas avec la vague de motos alignées le long des rues. Si les usagers de la route ont toutes les raisons de se réjouir de ce retour à la normale, la sérénité est loin d’être la chose la mieux partagée en leur sein.

L’affluence notée aux abords des stations de la ville est bien redoutée. «Personne ne sait s’ils nous serviront tous ici. Je suis là depuis près de deux heures et rien ne nous rassure. Il y a plus de bruit autour du service», confie d’un air dépité Pascal N., un motocycliste.

Depuis quelques jours, la commune de Natitingou et environs connaît une grande pénurie d’essence. Les stations asséchées, c’est la surenchère que l’on note au niveau des étalages dans la rue. L’informel a pris le contrôle du marché obligeant les populations à débourser 1000 F CFA pour se procurer un litre d’essence.

D’aucuns préférant garer carrément leurs engins.
Quoique profitant de cette pénurie, les vendeurs d’essence ‘’kpayo’’ ne sont pas pour autant responsables de cette situation qui pénalise les usagers de la route.
Ils confient que les camions qui les ravitaillent sont bloqués à Tchikandou frontière avec le Nigeria. Ce qui les contraint à s’approvisionner au Burkina-Faso où le prix de l’essence leur revient un peu plus cher qu’au niveau du grand voisin de l’Est.
Le bidon de 25 litres qui leur revenait à 11500 F CFA est aujourd’hui à 22500 F CFA. Dans ces conditions, ce sont les gros bonnets de la contrebande disposant d’importants stocks qui s’en donnent à cœur-joie.
Au niveau de la SONACOP, on justifie cette pénurie par la ruée des clients vers les stations qu’ils ne fréquentaient pas avec la surenchère notée dans l’informel. «Nos réservoirs sont toujours pleins du fait que personne n’y vient s’approvisionner. C’est l’informel qui nous tue», lance amèrement le gérant d’une des stations SONACOP de la ville.