La Nation Bénin...
L’état
d’avancement du Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires au
Bénin est jugé satisfaisant par la Bad. Malgré un démarrage encore au stade
préparatoire, la gouvernance en place, l’engagement des parties prenantes et la
mobilisation progressive des financements augurent une réalisation efficace des
travaux.
Le
Bénin poursuit sa dynamique d’amélioration des conditions de vie en milieu
urbain, avec un accent particulier sur la gestion des eaux pluviales dans ses
villes secondaires. Le dernier Rapport d’état d’exécution et des résultats
(Eer) du Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires (Papvs)
confirme que ce projet, cofinancé par la Banque africaine de développement
(Bad) et Africa Growing Together Fund (Agtf), progresse de manière
satisfaisante vers ses objectifs ambitieux.
En
effet, la mission de supervision menée entre fin avril et mi-mai 2025 révèle
que l’exécution est à un stade préparatoire avancé. Les activités en cours
portent principalement sur la passation des marchés publics, la sélection des
entreprises chargées de la réalisation des travaux ainsi que des cabinets
d’études et de contrôle, indique Céline Bénédicte Yidja Kanzié, auteure du
rapport.
Le Programme incarne une réponse structurée et ambitieuse aux défis posés par les inondations récurrentes et la dégradation des infrastructures urbaines. L’impact attendu sur la qualité de vie des populations urbaines et sur la résilience climatique pourrait ainsi transformer durablement les villes ciblées, en renforçant leur attractivité économique et sociale.
Défis et mesures correctives
Le
processus de recrutement des prestataires est bien avancé. En revanche, le
décaissement effectif des fonds reste encore faible : 0,07 % à date. Cette
situation reflète le temps nécessaire pour finaliser les procédures
administratives et contractuelles. Le programme nécessite un investissement de
325 milliards F Cfa pour la réhabilitation de huit villes secondaires à savoir
Porto-Novo, Sèmè-Podji, Abomey-Calavi, Ouidah, Abomey, Bohicon, Parakou et
Natitingou.
Des
mesures correctives ont été prises pour accélérer les processus en cours,
notamment la mise à jour des documents techniques, en particulier à Porto-Novo
où la prise en charge partielle des ouvrages par d’autres projets a nécessité
une actualisation des données de base.
Parmi
les principaux problèmes rencontrés figurent les délais entre la validation des
études et le démarrage des travaux, les réponses tardives des autorités
contractantes pour l’authentification des références techniques, ainsi que la
difficulté à obtenir certaines spécifications techniques d’équipements clés.
Ces difficultés sont en cours de résolution à travers des collaborations
renforcées avec les maîtres d’œuvre et les agences concernées telles que la
Société de gestion des déchets et la protection civile.
Par ailleurs, pour limiter les risques liés aux retards dans l’indemnisation des populations affectées, le projet a mis en place un dispositif de sensibilisation et d’accompagnement administratif des personnes affectées par les travaux, ainsi qu’un mécanisme validé de gestion des plaintes.
Résultats attendus et indicateurs clés en bonne voie
Le
rapport souligne que tous les indicateurs d’effets sont en bonne voie pour
atteindre leurs cibles à terme, notamment la réduction du nombre de personnes
exposées aux zones inondables, l’amélioration de l’environnement urbain et de
la mobilité avec un objectif d’entretien de 80 % des infrastructures de
drainage pluvial.
Le
programme projette aussi la réduction des maladies hydriques dans les zones
d’intervention, la création de plus de 4 600 emplois directs permanents et 550
emplois indirects, avec une forte inclusion des femmes.
Le projet accorde une attention particulière à la prise en charge des personnes affectées par le projet (Pap). Plus de 300 personnes ont déjà bénéficié de sessions de certification et d’indemnisation dans les villes d’Abomey, Bohicon, Ouidah et Porto-Novo. Le taux de certification des protocoles et fiches de compensation varie entre 33 % et 53 % selon les localités, avec des efforts en cours pour accélérer le processus et éviter tout blocage, selon le rapport.