La Nation Bénin...
Le Conseil des ministres s'est réuni ce
mercredi 13 décembre 2023, sous la présidence de monsieur Patrice Talon,
président de la République.
Les décisions ci-après ont été prises :
I- Mesures normatives.
I - 1. Transmission à l'Assemblée nationale, pour examen et vote, du projet de loi portant dispositions spéciales de procédures relatives à l'organisation de la défense des intérêts de l'Etat devant les juridictions et création de l'Agence judiciaire de l’Etat.
L'Agence judiciaire du Trésor (Ajt) a pour
mission de défendre les intérêts de l'Etat aux fins de recouvrement des
créances. Toutefois, au regard de l'évolution et de la diversité des
contentieux auxquels l'Etat peut être partie, il s'avère nécessaire d'étendre
le champ de compétence de cet organe.
Par ailleurs, les règles devant organiser sa
collaboration avec les institutions étatiques qu'elle représente en défense ne
sont pas clairement définies, pas plus que celles ayant trait à la procédure à
suivre devant les différentes juridictions.
Il en est de même des modalités relatives aux
significations, aux notifications et communications ou encore celles concernant
les relations avec les avocats et autres mandataires.
C'est pour corriger ces insuffisances que le présent projet de loi prévoit la transformation de l'Ajt en Agence judiciaire de l'Etat, disposant de pouvoirs plus étendus dans le monopole de la défense des intérêts directs pécuniaires de l’État, au sens de la loi, devant toutes juridictions nationales ou internationales et en arbitrage.
A ce titre, elle sera chargée de :
- la représentation de l’État et de la défense des intérêts non pécuniaires des institutions, administrations et démembrements de l’État, des organismes publics non dotés de la personnalité juridique, dans tous les contentieux devant les juridictions, les instances arbitrales et les entités compétentes au plan national et international ;
- la représentation des intérêts indirects de
l'État, c'est-à-dire des intérêts des collectivités territoriales, des sociétés
d'État, des sociétés à participation majoritaire de l'État, des établissements
publics, des sociétés privées chargées d'une mission de service public dans le
cadre des actions en demande ou en défense desdites personnes ;
- la poursuite et du recouvrement des créances
des sociétés ou offices d'État dissous ou liquidés et de l'organisation des
suites des affaires de ces sociétés ou offices. Elle intervient également dans
le recouvrement des créances cédées à l'État et de toute créance lui
appartenant.
En outre et pour favoriser une meilleure
centralisation du contentieux de l'État et une obligation de diligence à charge
des responsables des institutions publiques dans la production des éléments
nécessaires à la défense des intérêts directs et indirects de l’Etat, le projet
prévoit les règles relatives aux significations, notifications, communications
aux personnes publiques ou représentant des intérêts publics. Il en est ainsi
de la signification conjointe des actes introductifs d'instance ou des procédures
intentées contre l'Etat ou les entités morales de droit public.
C'est pour toutes ces raisons que le présent
projet a été adopté. Les ministres concernés sont instruits d'en assurer la
discussion devant la Représentation nationale.
II - Communications.
Paiement des prestations relatives aux dossiers
validés par le Comité interministériel chargé de la vérification, de la
validation et de la régularisation des dettes du Programme pluriannuel d'appui
au secteur Eau et Assainissement (Ppea II).
La mise en œuvre de l'accord relatif à ce projet avait été arrêtée suite à de graves irrégularités constatées dans la gestion financière du programme lors de l'audit effectué en 2014.
Dès lors, il s'en est suivi la perte du
financement du programme en exécution, la suspension des commandes en cours,
avec pour conséquences, des dettes imputables à l'Etat.
Aussi, pour élucider au mieux cette affaire, un
comité interministériel avait-il été mis en place en novembre 2018 dont le
mandat est de procéder à la vérification minutieuse, à l'analyse sur pièces, à
la validation et à la régularisation des dettes du Ppea II au jour de l'arrêt
du programme.
Au cours de ses travaux, ledit comité a examiné 260 dossiers de commande publique et 1 147 ordres de mission. Sur ce total, il a validé 48 dossiers concernant des prestataires et entrepreneurs, pour un montant de 997 042 244 F Cfa ainsi que 988 ordres de mission aux noms d'agents publics, pour un montant de 146 796 000 F Cfa.
Il y a lieu de signaler que sur 353 autres
dossiers, 21 dont la validation est soumise à la production de pièces
complémentaires ont été différés pour être étudiés ultérieurement. Le Comité a
rejeté sous réserve de validation, les 332 dossiers restants, d'un montant
total estimé à 3.085.569.088 F Cfa, parmi lesquels certains sont relatifs à des
prestations intellectuelles dont les ordres de service, les rapports et les
procès-verbaux de validation figuraient dans les dossiers au moment de leur
étude.
Par ailleurs, 18 dossiers qui relèveraient de
la contrepartie béninoise au programme, ont été présentés par la Direction
générale de l'Eau et ont fait l'objet d'une étude spécifique par le Comité. Ces
dossiers concernent, après analyse, des dépenses de fonctionnement de cette
direction, qui ne devraient pas être considérées comme des dettes imputables
aux ressources mises en place par le partenaire néerlandais.
Prenant acte de ce rapport, le Conseil a
autorisé le paiement des frais liés aux dossiers validés et décidé de la mise
en place d'un nouveau comité qui devra poursuivre, méthodiquement, l'examen en
profondeur des dossiers différés ou rejetés, notamment ceux liés aux
prestations intellectuelles, avec un accent particulier sur les ordres de
service.
Programme du Ppea II: Le paiement autorisé des frais de prestations des dossiers validés