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Programme spécial d’intensification des productions maraîchère et céréalière: Une recette contre la hausse effrénée des prix

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Le gouvernement entend mettre en œuvre, dans les prochains jours, le Programme spécial d’intensification des productions maraîchère et céréalière. C’est une initiative qui vise à réduire, sinon à mettre fin, à la hausse des prix de ces denrées sur le marché, avec des effets à moyen ou long termes.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 08 juil. 2024 à 06h47 Durée 3 min.
#produits maraîchers

Sur le marché des denrées alimentaires, il s’observe une faible disponibilité des produits maraîchers tels que la tomate, l’oignon, le piment… et un renchérissement de leurs prix. Le constat est évident et ne manque pas de soulever l’inquiétude des citoyens. Il est donc plus qu’urgent que le gouvernement intervienne pour résoudre ce problème.

Pour éviter que ces situations ne se répètent de façon cyclique, le gouvernement a retenu un ensemble de mesures pour intensifier durablement les productions maraîchère et céréalière afin d’en assurer la disponibilité et l’accessibilité aux populations de nos villes et campagnes. Le Programme spécial d’intensification des productions maraîchère et céréalière est donc mis en place pour apporter et/ou amplifier des innovations technologiques déjà développées par certains projets actuellement en cours d’exécution. Ledit programme, avec une dotation initiale de 10 milliards de F Cfa, favorisera la mise en œuvre du conseil agricole dédié et le renforcement des capacités des acteurs par leur professionnalisation aux bonnes pratiques de production agricole. Il a également vocation à faciliter l’accès aux intrants spécifiques tels que les semences à haut rendement et résistantes aux changements climatiques, les pesticides, les engrais minéraux, les biostimulants ou biofertilisants, etc. Le programme ambitionne aussi de contribuer à l’adoption des pratiques agricoles durables telles que la gestion intégrée des ressources en eau, la rotation des cultures et la gestion de la fertilité des sols.

Il consistera en outre à améliorer les infrastructures de production agricole telles que la culture en milieu contrôlé, la petite irrigation, les équipements et infrastructures de stockage pour minimiser les pertes post-récoltes ainsi que l’accès aux services de mécanisation agricole.

Le Fnda, un précurseur

Avec la création du Fonds national de développement agricole (Fnda), le gouvernement avait créé les conditions pour la réussite d’un tel programme notamment la mise en place d’une subvention de plusieurs milliards de semences. Le décret n° 2017-304 du 21 juin 2017 portant création de cette structure précise qu’elle a pour objet de promouvoir l'investissement privé dans le secteur agricole et de l'orienter par des subventions ciblées et des instruments financiers adaptés, vers des activités qui permettent une meilleure exploitation du potentiel agricole national et qui contribuent à l'amélioration des revenus agricoles et à la sécurité alimentaire en encourageant la promotion des filières agricoles. En lien avec les Agences techniques de développement agricole, le Fonds vise aussi à financer d’une part sous forme de subventions intégrales, des infrastructures et équipements d’intérêt général permettant de créer un effet de levier pour le développement des filières agricoles et la sécurité alimentaire, et soutenir d’autre part sous forme de subventions à frais partagés, et sous certaines conditions spécifiques, des investissements qui permettent aux exploitants et entrepreneurs agricoles de « démarrer, de consolider, d’étendre, et/ de professionnaliser les activités de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles, animaux et halieutiques». Le Fnda a aussi pour finalité de soutenir sous forme de subventions l’accès des acteurs de la chaîne des valeurs agricoles aux services non financiers et aux banques et institutions financières à des conditions préférentielles. 

Appuis successifs

En dehors des actions ponctuelles, le gouvernement mène d’autres actions structurelles. En témoigne par exemple la mise en œuvre du programme national de développement des plantations et de grandes cultures reposant sur un aménagement de 500 000 ha pour une agriculture d’envergure devant servir de socle au développement d’une véritable agro-industrie nationale, l’accélération de la mécanisation agricole par la formation sur place d’ouvriers spécialisés à l’assemblage, la facilitation de l’accès des producteurs aux engins, le service après-vente et la promotion des techniques et pratiques culturales résilientes au changement climatique.

Déjà, dans le Programme d’action du gouvernement, des ambitions claires avaient été exprimées. Ainsi, les projets phares dans ce secteur sont le développement  de  filières  à  haute valeur ajoutée  notamment ananas,  anacarde, produits maraîchers, avec l’extension des surfaces cultivables, l’amélioration de la productivité et le développement des  filières  d’exportation  de  produits transformés, le renforcement des filières conventionnelles  du  riz,  maïs  et  manioc. Le Pag prévoit aussi la mise en valeur de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé avec l’aménagement de six mille (6 000) ha de terres cultivables, la construction de cinq cents (500) km de pistes et d’une dizaine de débarcadères et l’installation de deux mille cinq cents (2 500) jeunes entrepreneurs agricoles avec l'accès aux intrants  spécifiques,  formation  et professionnalisation■