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Projet de loi de finances gestion 2025: Le plaidoyer de la Société civile aux députés

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Les membres des Osc ont porté leur regard sur le projet de loi de finances gestion 2025 Les membres des Osc ont porté leur regard sur le projet de loi de finances gestion 2025

Les Organisations de la Société civile (Osc), sous le lead de Social Watch Bénin, ont fait plusieurs plaidoyers thématiques à la commission budgétaire de l’Assemblée nationale sur le projet de loi de finances gestion 2025. Elles ont été reçues en audience publique, ce mardi, par les députés.

 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 13 nov. 2024 à 10h20 Durée 3 min.
#Organisations de la Société civile

Le plaidoyer de la Société civile sur le projet de loi de finances gestion 2025 est assis sur plusieurs points. Il touche notamment les secteurs de l’éducation ; eau-hygiène-assainissement ; santé et protection sociale. Chacun de ces secteurs a fait l’objet d’analyse approfondie par les Osc par rapport au projet de loi de finances gestion 2025 en étude au Parlement. Sur le plan de l’éducation, la Société civile relève que le secteur de l’éducation bénéficie de 18,9 % du budget général respectant ainsi les engagements du Bénin à l’international de consacrer à l’éducation au moins 15 à 20 % des dépenses totales publiques. Ainsi, de 2024 à 2025, le budget de l’éducation a connu un accroissement de 9,21 % contre 9,33 % du budget général. Depuis 2022, les budgets alloués à l’éducation connaissent une tendance haussière passant de 354,845 milliards F Cfa en 2022 à 500,736 milliards F Cfa en 2025, soit un accroissement de 41,24 % entre 2022 et 2025.  Toutefois, la Société civile alerte sur certaines situations qui interpellent dans le secteur de l’éducation notamment le cas de déperdition scolaire. Elle plaide pour la réalisation d’une étude sur les causes de la déperdition scolaire. « Les taux affichés dans les sous-secteurs de l’éducation demeurent inquiétants en face des nombreux investissements faits. Ainsi, le taux brut de préscolarisation affiche 15,90 %, le taux de scolarisation du primaire 117,09 % ; au 1er cycle du secondaire 50,50 % et au 2nd cycle 23,20 % », s’inquiètent les Osc. Au secondaire, il est noté que le taux d’achèvement évolue à la baisse depuis 2019 passant de 41 % à 26 % en 2022 au premier cycle et de 19 % à 17 % au second cycle avec une disparité genre plus accentuée au second cycle. Toujours dans le secteur de l’éducation, la Société civile propose une extension des mesures de réduction des frais de scolarité des apprenantes des lycées techniques agricoles pour les aligner sur celles relatives aux apprenantes des lycées techniques industriels. Il est nécessaire que les mesures soient harmonisées en vue d’offrir les mêmes chances d’accès aux filles dans l’enseignement agricole, défend la Société civile. Les Osc souhaitent par ailleurs l’actualisation et le financement de l’opérationnalisation de la stratégie de renforcement des alternatives éducatives 2018-2025. 

Des cas préoccupants

Dans le secteur Eau-hygiène-assainissement, la Société civile recommande l’accélération de l’opérationnalisation de la stratégie d’approvisionnement en eau potable en milieu rural et en milieu urbain. Les députés ont été sensibilisés aux cas plus préoccupants de Karimama, Kalalé, Cobly, Gogounou, Ouinhi, Ouèssè, Kpomassè et Zè non encore couvertes par le réseau de la Soneb. Les Osc invitent le gouvernement à réaliser des infrastructures sanitaires sexo-spécifiques sur les lieux publics et sensibiliser la population pour un changement de comportement, en particulier en milieu rural, pour réduire la défécation à l’air libre.

Dans le secteur de la santé, l’appréciation de la Société civile sur le projet de loi de finances gestion 2025 révèle que le budget des Soins de santé primaires et des zones sanitaires dans le document budgétaire est passé de 13,554 milliards F Cfa en 2024 à 11,596 milliards F Cfa en 2025, soit une baisse de près de deux milliards F Cfa. Les Osc appellent à l'urgence d'investir dans les soins de santé primaires, particulièrement en milieu rural et dans le développement des zones sanitaires au regard surtout des besoins exprimés pour une meilleure qualité en offre de services de soins de santé. Il est noté également la baisse du budget de la vaccination qui est passé de 5,3 à 4,7 milliards F Cfa entre 2024 et 2025. La disponibilité des produits de santé essentiels et la prise en charge progressive des besoins en vaccination en vue de continuer à rendre certains vaccins essentiels gratuits pour les femmes et les enfants ont préoccupé également les Osc. 

Contrôle parlementaire

Sur le plan de la protection sociale, Social Watch Bénin et ses pairs relèvent que le dernier rapport mondial de la protection sociale de 2024 montre que seulement 8,4 % de la population bénéficient d'au moins un service de protection sociale alors que le budget de la protection sociale est en baisse passant de 134 956 173 F Cfa en 2024 à 132 583 853 F Cfa en 2025. Les Osc ont surtout tablé leur plaidoyer sur les personnes handicapées pour lesquelles elles demandent au gouvernement de tenir compte dans les différents secteurs des spécificités de cette catégorie pour une gouvernance inclusive. Plusieurs autres points ont été évoqués par la délégation surtout par rapport au contrôle de l’action gouvernementale par les députés. Ici, la Représentation nationale est invitée à axer son contrôle de l’action du gouvernement sur plusieurs chantiers, notamment le respect des délais contractuels de réalisation des infrastructures engagée par le gouvernement à savoir les marchés, les stades, les routes, les logements sociaux, les hôpitaux, les centres universitaires. La situation des droits humains dans les prisons du Bénin a également occupé une place de choix dans le plaidoyer des Osc. Il est recommandé aux députés d’interpeller le gouvernement sur l’effectivité des mesures alternatives (travaux d’utilité/d’intérêt public) à l’emprisonnement au Bénin. Social Watch Bénin et ses pairs rassurent de poursuivre leur mission de veille citoyenne en vue du développement humain, économique et social du Bénin en lien avec les ambitions du gouvernement de poursuivre le renforcement des mesures sociales et la réalisation d’infrastructures.

Il faut souligner que pour l’année 2025, les ressources et les charges du projet de loi de finances s’élèvent à 3 551,005 milliards F Cfa contre 3 199,274 milliards F Cfa prévus dans la loi de finances pour la gestion 2024. Ce qui correspond à une hausse de 351,731 milliards F Cfa, soit 11%■