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Propriété industrielle: Les enjeux des indications géographiques partagés avec des producteurs

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 23 nov. 2018 à 07h45

L’Agence nationale de la propriété industrielle (Anapi) a organisé les 21 et 22 novembre, un séminaire sur l’importance des Indications géographiques (Ig). Y sont conviés, des promoteurs de produits de terroir. L’agence entend ainsi les aider à mieux positionner ces produits en vue d’une meilleure promotion.

Le séminaire sur les Indications géographiques (Ig) qu’a organisé l’Agence nationale de la propriété industrielle (Anapi) les 21 et 22 novembre derniers, s’inscrit dans le cadre de son Plan de travail annuel (Pta), gestion 2018. Il vise à mobiliser les parties prenantes dans le processus de mise en place des indications géographiques en leur offrant une opportunité de concertation en vue d’une dynamique. Les indications géographiques servent à identifier un produit comme étant originaire d’un territoire, d’une région ou d’une localité dans les cas où la qualité, la notoriété ou d’autres caractéristiques spécifiques du produit peuvent être attribuées essentiellement à cette origine géographique. « Tout produit naturel, agricole, artisanal ou industriel peut prétendre accéder à une indication géographique, pourvu que les demandeurs de l’enregistrement aient la qualité et qu’ils satisfassent aux exigences de procédures requises», soutient le directeur général de l’Anapi, Mathias Agon. 

Le Bénin met un point d’honneur aux Ig au point d’outiller les acteurs concernés. En effet, les Etats membres de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) ont reconnu, à travers la Déclaration de Ouagadougou, que le lien des qualités de produits particuliers avec les terroirs de production permet d’assoir une réputation. Il donne ainsi à ces produits une large notoriété qui doit être légalement reconnue. Ceci pour rendre illicite toute usurpation de nature à porter préjudice à l’économie nationale. Pour le Bénin, c’est donc une question d’enjeu, mais aussi un outil de développement économique et un instrument juridique de reconnaissance du patrimoine naturel et du savoir-faire, appuie Mathias Agon. L’Ig peut permettre à certains produits d’affirmer leur identité, de structurer une organisation économique autour de ces produits et d’augmenter leur valeur ajoutée, assure-t-il.
Des transformateurs et producteurs venus de N’dali, de Parakou, de Savalou, de Bohicon, d’Agonlin et d’Allada prennent part à ce séminaire.
Leur présence, à en croire le secrétaire général du ministère en charge du Commerce, Amzat Salami, se justifie par le fait qu’avec « la mondialisation, les modes de vie et la culture, les habitudes alimentaires s’internationalisent et les consommateurs ont du mal à se retrouver dans la variété de produits, de marques, d’étiquettes, de conditionnements qui leur sont proposés ».

A chaque terroir son produit !

En Afrique où l’économie est majoritairement le fait de micro-producteurs et où les produits locaux sont confrontés à des défis de valorisation aussi bien technique que liés à l’environnement des services nécessaires à leur essor, la démarche d’indication géographique peut inspirer les acteurs locaux et les décideurs institutionnels, apprécie-t-il. Dès lors, il paraît indiscutable à ses yeux que l’ananas Pain de sucre d’Allada, l’huile d’arachide d’Agonlin, le gari Sohoui de Savalou, l’huile rouge Zomi de Comé, et le fromage peulh du Nord Bénin, spécificités du terroir bénéficient de l’indication géographique et soient désignés comme des produits locaux qui doivent leur qualité à la région où on les retrouve. Il y a, à ce niveau, souligne-t-il, un retard à rattraper par les Etats membres de l’Oapi qui n’ont pu inscrire à ce jour que trois indications géographiques. Le Bénin n’en a inscrit encore aucune. Enorme retard à rattraper et ce séminaire n’en est que le point de départ.