La Nation Bénin...
Le
Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a procédé au lancement
officiel du rapport sur le développement humain 2023-2024, intitulé « Sortir de
l’impasse : repenser la coopération dans un monde polarisé ». C’était vendredi
10 mai dernier à Cotonou. Ce document qui met en lumière les progrès illégaux
qui laissent de côté les plus pauvres, montre que le Bénin est sur la bonne
voie dans les secteurs vitaux.
L’Indice
du développement humain (Idh) qui devrait atteindre les sommets en 2023 après
avoir fortement baissé en 2020 et 2021, n’a pas véritablement comblé les
attentes, en raison d’une progression très inégale. Le rebond de l’Idh, un
indicateur synthétique qui rend compte du revenu national brut (Rnb) par
habitant, du niveau d’éducation et de l’espérance de vie de la population d’un
pays, a été partiel, incomplet et inégal à l’échelle mondiale. Les pays riches
enregistrent un niveau de développement humain sans précédent, tandis que la
moitié des pays les plus pauvres du monde restent en deçà de leur niveau de
progrès d’avant la crise sanitaire mondiale. D’où l’intitulé du rapport de
l’Idh 2023-2024 : « Sortir de l’impasse : repenser la coopération dans un monde
polarisé ». A en croire Aouale Mohamed Abchir, représentant du Pnud, c’est un
appel du cœur au ralliement, à un dialogue international, à une coopération
internationale, sur comment sortir de l’impasse dans laquelle se retrouve le
monde aujourd’hui.
En
ce qui concerne le Bénin, le Pnud note de manière globale des progressions
depuis les années 1990, par rapport également aux pays qui ont le même statut.
« Les résultats sont très rassurants et montrent très clairement que le Bénin
est sur la bonne voie », a déclaré Aouale Mohamed Abchir, représentant du Pnud.
Pour Alastaire Alinsato, directeur de cabinet du ministre chargé du Plan, en
dépit de l’état d’un monde en grande difficulté, l’on pourrait réussir avec de
la volonté et l’engagement, tel que le montre le cas du Bénin dans ledit
rapport. Depuis 2016, indique-t-il, le pays s’est inscrit dans une tendance
haussière en termes d’amélioration de son Indice de développement humain. Le
rapport relève que cette amélioration a pour point d’application, les
différents leviers de l’Idh notamment sur la santé, l’espérance de vie à la
naissance, le nombre d’années moyen de scolarisation et le revenu par tête. «
Il y a un certain nombre de politiques publiques mises en œuvre depuis 2016,
qui participent à ces performances à savoir, le programme de cantines
scolaires, l’assurance-maladie, l’approvisionnement en eau potable en milieu
rural, les politiques à caractère social du Bénin qui sont de nature à
renforcer l’inclusion sociale, à atténuer les vulnérabilités, à réduire les
inégalités », a expliqué Alastaire Alinsato, directeur de cabinet du ministre
chargé du Plan.
Revoir les mécanismes
En effet, en 2023, les 38 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) ont tous enregistré un indice de développement humain (Idh) plus élevé qu’en 2019. Et parmi les 35 pays les moins avancés (Pma) qui affichaient une baisse de l’Idh en 2020 et/ou 2021, plus de la moitié (18 pays) n’ont pas encore retrouvé leur niveau de développement humain de 2019. Toutes les régions n’ont pas atteint leurs niveaux d’Idh prévus compte tenu de la tendance observée avant 2019. Selon le rapport, il semble que la progression de leur Idh est plus faible, ce qui laisse présager un recul irréversible des progrès en matière de développement humain.
Au
regard de ces données, le rapport souligne que l’interdépendance mondiale est
en voie de se reconfigurer et appelle à une nouvelle génération de biens
publics mondiaux. Il propose entre autres, la fourniture de biens publics
numériques afin d’assurer une plus grande équité dans l’exploitation des
nouvelles technologies au service d’un développement humain équitable, la mise
en place de mécanismes financiers nouveaux et élargis, y compris un nouveau
volet de la coopération internationale qui viendrait compléter l’aide
humanitaire et l’aide au développement traditionnelle en faveur des pays à
faible revenu, la réduction de la polarisation politique grâce à de nouvelles approches
de gouvernance visant à mieux faire entendre la voix des citoyens dans les
délibérations et à lutter contre la désinformation.