Reconnaissance de mérite: Le plaidoyer des maires
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Par
Joel TOKPONOU, le 27 sept. 2022
à
13h22
Les maires veulent que leurs efforts soient mieux reconnus par la nation. Ils l’ont fait savoir au vice-chancelier, jeudi 22 septembre dernier, au cours d’un atelier. Cette reconnaissance de mérite, plaident-ils, devrait être étendue aux acteurs économiques et sociaux à la base.
Au fin fond des communautés à la base, se trouvent de petites mains qui tissent au quotidien le développement économique et social du Bénin. Les mérites de ces braves femmes et hommes qui œuvrent de manière remarquable dans l’anonymat, ainsi que ceux des élus communaux doivent être reconnus par la nation. C’est le plaidoyer fait par l’Association nationale des communes du
Bénin (Ancb) auprès de la Grande chancellerie de l’Ordre national du Bénin (Gconb), jeudi dernier, au cours d’un atelier à Cotonou. Selon Luc Atrokpo, président de l'Ancb, recevoir ces acteurs sociaux et politico-administratifs dans l’Ordre national ne serait que leur faire justice au regard de leur contribution au développement du pays. Dans cet élan, les maires pourraient être un partenaire privilégié pour la Grande chancellerie. « Notre souhait est que la Grande chancellerie utilise notre connaissance du terrain pour identifier les femmes et les hommes de nos villes et de nos campagnes qui travaillent ardemment chaque jour pour révéler notre pays au monde. Qu’il s’agisse des agriculteurs, des éleveurs, des vendeuses de marché, des tisserands, des mécaniciens, des fonctionnaires communaux et j’en oublie, plusieurs sont ces personnes qui, par leurs efforts, œuvrent inlassablement pour bâtir ce grand pays que nous aimons tous », a suggéré le président de l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb). Il n’exclut pas de sa liste les femmes ménagères qui par l’éducation qu’elles prodiguent à leurs enfants leur évitent « de sombrer dans la délinquance et d’aller troubler la quiétude des paisibles populations ».
Sacerdoce?
En dehors de ces anonymes qu’il importe de récompenser, il y a aussi les élus communaux notamment les maires qui ne sont pas assez honorés par la Grande chancellerie. Pourtant, ils sont des acteurs majeurs du développement d’abord local puis national. « Un maire est un bon généraliste mais aussi un spécialiste de plusieurs secteurs. Il est tantôt assistant social, tantôt enseignant-éducateur, tantôt agent de sécurité ; il est officier de police judiciaire de par la loi. Sans être architecte-urbaniste, le maire a l’obligation de s’assurer que tous les travaux de Btp réalisés sur son territoire obéissent aux normes », fait savoir Luc Atrokpo. Sans répit et avec ardeur, il est sur tous les fronts pour assurer le mieux-être de ses concitoyens. Mais à l’heure des décorations, il est exclu dans une certaine mesure. « Lorsqu’après tant d’années de sacrifices cette femme ou cet homme appelé maire quitte ses fonctions d’élu, il ou elle ne bénéficie d’aucune reconnaissance de la nation comme si les nuits blanches passées à chercher des solutions aux nombreux problèmes des citoyens sont peine perdue. Il est vrai que la fonction d’élu est un véritable sacerdoce, mais une reconnaissance du travail abattu réconforte l’âme et fait du bien à l’être humain », plaide le premier des maires.
La Grande chancellerie partage entièrement cette conviction du président de l’Ancb qui vise à promouvoir l’excellence. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a initié cet atelier pour peaufiner un partenariat entre les deux institutions. Mais déjà, Falilou Akadiri, vice-chancelier, annonce le projet de création de nouveaux ordres pour mieux prendre en compte toutes les couches socioprofessionnelles. Il s’agit de l’Ordre du mérite féminin, l’Ordre du mérite artistique, l’Ordre du mérite sportif, la Médaille de la défense et de la sécurité et la Palme académique. « De par votre proximité avec les collectivités, et donc des citoyens à la base, vous êtes un partenaire privilégié de la Grande chancellerie qui facilitera son action dans les 77 communes du Bénin. Partenaire privilégié de la visibilité de l’institution, partenaire privilégié de la démocratisation du processus d’élaboration du tableau de concours, pour l’identification des mérites des citoyens des groupes que sont entre autres, les femmes; les artisans, les artistes, les acteurs du monde culturel, les paysans, etc », a indiqué le vice-chancelier.
Engagées pour le même défi, les deux structures projettent de signer un accord de partenariat pour formaliser leur collaboration?