La Nation Bénin...
Les
cas d’ulcération de jambes deviennent fréquents dans certaines localités. Mais
les réactions des populations à la survenue de ces affections ne sont pas
toujours celles qu’il faut, aggravant ainsi les risques d’ulcère de Buruli et
autres. Pour cela, le gouvernement lance un appel pour le recours aux centres
de santé.
Lorsqu’on
a une affection, le premier réflexe est de solliciter les services de santé.
C’est ce que demande le gouvernement aux populations à travers un appel lancé
par Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du
gouvernement, lors d’une sortie médiatique, mercredi dernier. Ce message est
d’autant plus important que certaines localités du Bénin connaissent depuis
quelques semaines une recrudescence de cas d’ulcération de jambes que ne
soignent pas toujours bien les victimes.
En
effet, à l’instar de plusieurs pays tropicaux, le Bénin connaît des cas
d’ulcère de Buruli. Grâce aux dispositifs de détection et de traitement
efficace mis en place, le nombre de cas est passé de 312 en 2016 à 119 en 2024,
soit une baisse de 62 %.
Néanmoins,
il a été observé récemment dans certaines localités du pays, des cas de plaies
à la jambe en lien avec cette affection ou toute autre. Il se trouve que des
malades confrontés à cette situation n’ont pas le réflexe de se rendre dans un
centre de santé, considérant que ces ulcérations sont d’origine occulte.
Or,
ils ont déjà des lésions très étendues avec des comorbidités, susceptibles
d’entraîner de très longs séjours hospitaliers, la durée moyenne de séjour
étant de 120 jours, et des complications graves pouvant conduire au décès.
Cependant,
il est avéré qu’une prise en charge à temps facilite la guérison quelles que
puissent être les causes des plaies.
C’est pourquoi, le gouvernement s’organise pour des actions à l’effet de renforcer sa stratégie de communication relative à ces cas en y associant les relais communautaires, pour un recours précoce aux soins dès l’apparition de toute lésion cutanée sur la peau et plus particulièrement des plaies et ulcérations de la jambe. Il veillera également à ce que les agents de santé s’investissent davantage dans la prise en charge des maladies cutanées. L’Etat a déjà pourvu les hôpitaux, les centres de traitement anti-lèpre et les centres de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli en personnels qualifiés dont les dermatologues et techniciens supérieurs en dermatologie.
Grave maladie
L’ulcère
de Buruli est une maladie tropicale négligée qui touche principalement la peau
et les tissus sous-cutanés, provoquant des lésions indolores au début, souvent
sous forme de nodules ou de plaques enflées. En l'absence de traitement, ces
lésions évoluent en ulcères profonds avec des bords caractéristiques, pouvant
entraîner des déformations, des handicaps permanents ou même la perte de
fonction d’un membre.
La
gravité de la maladie réside dans sa progression silencieuse, car elle est peu
douloureuse au début, ce qui retarde souvent le diagnostic. Plus elle est
détectée tard, plus les dégâts sont importants, avec un risque élevé de
complications osseuses et de séquelles irréversibles.
De ce fait, la sensibilisation des populations joue un rôle capital dans la prévention de l’ulcère de Buruli. Informer les communautés sur les premiers signes de la maladie, comme l’apparition de nodules ou de plaques indolores, permet un diagnostic précoce et un traitement rapide, évitant ainsi les complications graves. La sensibilisation contribue également à corriger les idées reçues, à encourager les comportements de protection, notamment l'hygiène des plaies et l’évitement des zones à risque (eaux stagnantes), et à renforcer la confiance envers les structures de santé. En mobilisant les leaders communautaires, les écoles et les médias locaux, les campagnes de sensibilisation facilitent une détection précoce, réduisent la stigmatisation des malades et améliorent l’accès aux soins, jouant ainsi un rôle clé dans la lutte contre cette maladie tropicale négligée.