La Nation Bénin...
La
récente bavure policière ayant coûté la vie à Fayçal Ouorou à Parakou a suscité
une vive réaction du gouvernement qui promet désormais des sanctions sévères
contre les agents de police coupables de déviances dans l’exercice de leurs
missions. Lors d’une séance de travail, ce mardi 26 novembre, avec le haut
commandement de la police républicaine, Alassane Séidou, ministre de
l’Intérieur et de la Sécurité publique, a donné des instructions fermes pour
remédier à la situation.
«
Ces derniers temps, nous avons enregistré des bavures policières à l’intérieur
du pays, ce qui est tout à fait inacceptable. Nous avons constaté que ces
agents de police adoptent des comportements qui sont en porte-à-faux avec les
valeurs que la police républicaine souhaite promouvoir », s’est indigné
Alassane Séidou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, face à la
presse. L’autorité ministérielle a souligné que la police républicaine est une
police de proximité, intégrée, collaborant avec les populations, et qui prône
la co-production de la sécurité.
Au
terme de la séance de travail avec le haut commandement de la police
républicaine, un diagnostic a été posé. Alassane Séidou a retenu qu’au niveau
opérationnel, il existe une mauvaise organisation, notamment un encadrement
insuffisant des agents. Il a précisé qu’il est nécessaire de renforcer cet
encadrement par les chefs d’unités et les directeurs départementaux de la
police républicaine. « Il faut qu’il y ait un meilleur encadrement. Il faut que
la désignation des agents pour accomplir des missions tienne compte de leur
réelle capacité et de leur profil. Il ne faut pas désigner n’importe qui pour
accomplir n’importe quelle mission », a-t-il insisté.
De
plus, il a été décidé, lors de cette séance, de mettre un accent particulier
sur les sanctions. Désormais, tout agent responsable de la mort d’un paisible
citoyen devra en répondre. La sanction maximale sera appliquée, à savoir 60
jours d’arrêt de rigueur. L’agent sera également convoqué devant un conseil de
discipline, qui pourra prononcer sa radiation, sans oublier l’appel pénal qui
pourra être prononcé par le juge. Le ministre a précisé que ces mesures permettront
de reprendre la situation en main et d’améliorer les capacités de la police. «
Ceux qui se rendront responsables de ces bavures devront en répondre, tant sur
le plan administratif, concernant la gestion de leur carrière, que sur le plan
pénal », a-t-il insisté.
Il
a par ailleurs rassuré la population que des dispositions sont prises pour
instaurer un climat de paix. «Nous sommes à une période où l’on ne peut pas
réussir à assurer la sécurité de la population sans sa complicité. Si la
population et la police ne collaborent pas, il est impossible d’assurer la
sécurité. La population doit continuer de collaborer avec la police », a
indiqué Alassane Séidou qui précise que l’objectif de tous est de projeter une
image positive du pays, de travailler pour son développement et de montrer que
le pays est sûr et que l’on peut y vivre sans inquiétude.